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Wednesday, May 30, 2007

*Nicolas Sarkozy : "Tout ce que j'ai dit, je le ferai"*

*** En déplacement au Havre, le chef de l'État a invité les Français à lui donner une majorité aux législatives.

À DOUZE JOURS des législatives, Nicolas Sarkozy a lancé, hier, son appel aux Français : « Le changement, pour qu'il soit profond, pour qu'il soit réel, doit être porté par un élan populaire ! » C'est devant environ cinq mille personnes, lors d'une « réunion publique républicaine », dans d'anciens entrepôts, près du port du Havre, que Nicolas Sarkozy a choisi de dire qu'il souhaitait une majorité à l'Assemblée nationale. Il a rappelé aux électeurs qu'il « ne peut agir sans le Parlement ». Il leur a présenté le choix qui s'offre à eux comme une alternative entre mettre en oeuvre son projet ou une nouvelle « cohabitation », « avec son cortège de conflits larvés et de paralysie ».

Hier, Nicolas Sarkozy a d'abord voulu rassurer ceux qui douteraient de son intention de réformer. « Ce que j'ai dit, je le ferai », a-t-il assuré, plus d'une quinzaine de fois. « Le principal obstacle au changement réside davantage dans la tentation de l'attentisme qui a déjà provoqué l'échec de tant de gouvernements, qui à force de donner du temps au temps ont fini par ne plus avoir de temps devant eux », a-t-il prévenu. Pas de « thérapie de choc », l'expression est jugée trop brutale par Nicolas Sarkozy, mais une réforme massive et profonde de la société, et « sans attendre ». « Pour bousculer les contraintes, pour en trancher les noeuds, il faut frapper fort, il faut agir sur tous les fronts à la fois ! », a lancé, martial, le président de la République.

Le président a énuméré plusieurs exemples de la parole tenue : « Comme promis », le gouvernement respecte à la fois l'ouverture et la parité. Et il place deux grands sujets de la campagne, l'immigration et le développement durable, au premier plan du gouvernement. Nicolas Sarkozy est revenu sur son désir d'ouverture : « Ce ne sont pas des manoeuves d'appareil et distribution de places... pour moi, les convictions et les compétences sont plus importantes que les étiquettes ». En redisant sa confiance en son premier ministre, François Fillon, il a même assuré qu'il irait « plus loin dans l'ouverture, dans les réformes, dans l'exigence de résultat ».

«Un président qui gouverne»

Surtout, le président de la République a pourfendu à plusieurs reprises la « pensée unique ». « Comme toujours après avoir subi une défaite, elle revient à la charge, on la voit s'insinuer partout et s'opposer à tout », a-t-il lancé. « Je le dis tranquillement et calmement, son règne est terminé, je suis pour que l'on puisse penser librement, débattre librement, décider librement » La politique économique qu'il veut appliquer ne sera pas une « politique d'austérité », a-t-il juré, mais pas non plus une « fuite en avant » dans les dépenses, a-t-il juré, à propos des déficits publics. « Faire des économies et en même temps stimuler la croissance » : Nicolas Sarkozy veut croire qu'il est possible de tenir ensemble ces deux exigences. Il a démenti son ministre des Comptes, Eric Woerth, en assurant que les intérêts d'emprunts seraient déductibles pour tous les emprunts en cours (lire aussi Le Figaro Economie), et qu'il y aurait bien un bouclier fiscal à 50 %, incluant la CSG et la CRDS. « Je ne me laisserai pas prendre en main par les conservatismes, les corporatismes et les féodalités de toutes sortes qui depuis si longtemps paralysent l'action de l'Etat » a-t-il résumé. Avant d'ajouter que, sitôt la nouvelle Assemblée élue, il adresserait à chacun des ministres une lettre de mission qui lui fixera des objectifs. Et qu'il indiquerait également, à ce moment-là, « la stratégie budgétaire pour les cinq ans à venir ». Il a également confirmé que le Parlement serait convoqué pour une session extraordinaire cet été.

Plus tôt dans la journée, Nicolas Sarkozy visitait une coopérative de producteurs de lin. L'un des participants s'est tourné vers lui en l'appelant « M. le ministre ». « Vous croyez que je suis encore ministre ? En tout cas je suis très content dans le gouvernement de François Fillon ! », a ironisé le président de la République, aux côtés de la ministre de l'Agriculture, Christine Lagarde. Bains de foules, conversation avec les ouvriers d'une fabrique de lin, et avec les élèves d'un lycée agricole : le président est redevenu, hier, un candidat en campagne, et aussi, le « chef de la majorité », empruntant ainsi au premier ministre l'une de ses prérogatives. A ceux qui ne l'auraient pas compris, Nicolas Sarkozy l'a redit hier à l'attention des électeurs : « Je veux être un président qui gouverne ».

*Photo : «Le principal obstacle au changement réside dans la tentation de l'attentisme qui a déjà provoqué l'échec de tant de gouvernements», a déclaré hier au Havre le chef de l'État.
Paul Delort/Le Figaro.

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