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Wednesday, May 23, 2007

*Un nouveau souffle pour l'Europe ?*


*** Après la récente élection de Nicolas Sarkozy, Gordon Brown devrait devenir le prochain Premier ministre britannique. La presse européenne considère que les deux hommes peuvent incarner, avec la chancelière allemande Angela Merkel, une 'nouvelle garde' de dirigeants européens. Seront-il les artisans de la relance de l'Europe ou vont-ils au contraire privilégier les intérêts nationaux ?

Grèce - i kathimerini
Nikos Konstandaras constate qu'une 'révolution tranquille' est en marche grâce à une nouvelle génération de décideurs en Europe. "Il est certain que la France et la Grande-Bretagne (tout comme l'Allemagne et tous les autres pays) vont d'abord défendre leurs propres intérêts. Mais l'Europe est restée en veille suffisamment longtemps pour que ceux qui détiennent le pouvoir à Berlin, Paris et Londres comprennent qu'une Europe forte et déterminée est dans l'intérêt de tous. Ils peuvent chercher ensemble des idées et des solutions. Comme les dirigeants dans ces trois capitales insufflent un certain élan, ils peuvent donner un nouveau dynamisme au projet européen. Et même s'ils n'y arrivent pas, aussi longtemps qu'ils trouveront des solutions créatives à leurs problèmes internes - des problèmes que connaissent tous les pays - ils serviront de catalyseur de progrès sur tout le continent. Et ces progrès vont, à leur tour, rendre l'Union plus forte." (21.05.2007)

Suisse - Le Temps
Avec l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, et celle attendue de Gordon Brown, Richard Werly, correspondant du quotidien à Bruxelles, s'attend à "un renforcement probable de 'l'intergouvernemental', c'est-à-dire des arrangements entre Etats membres au Conseil, au détriment de la Commission censée défendre l'intérêt général. La France, comme le Royaume-Uni veulent aujourd'hui une Europe à la carte, à l'image du futur traité dont la présidence allemande dressera les contours lors du sommet des 21-22 juin. (...) Ce renversement de balancier voulu par Paris et Londres, et soutenu par l'Allemagne elle aussi surtout préoccupée de ses réformes nationales, est bien plus profond qu'un changement de texte. Il signifie la mise à l'écart du dessein commun incarné par le terme 'constitution', avec des conséquences lourdes. (...) L'Europe à la carte que MM. Sarkozy et Brown jugent, pour des raisons différentes, adaptée aux impératifs économiques financiers et politiques du moment, traduit, en réalité, leur volonté commune de renoncement au processus d'intégration." (22.05.2007)

Royaume-Uni - The Times
Le chroniqueur Bronwen Maddox considère que "le futur Premier ministre devra décider, avant même de prendre le pouvoir, ce qui est le plus important pour le Royaume-Uni et ce qu'il est prêt à concéder. (...) D'après leurs conseillers, ils [Brown et Blair] ne peuvent pas accepter que de nouveaux pouvoirs significatifs soient donnés à l'Europe, parce que cela pousserait le gouvernement à organiser un référendum (qu'il pourrait s'attendre à perdre). Même s'il n'a pas encore formulé de telles demandes, le Royaume-Uni pourrait demander des exemptions dans le domaine de la justice et des affaires constitutionnelles si jamais le principe de 'majorité qualifiée' est retenu . (...) Si Brown, avec l'aide de Sarkozy, peut éviter ces obstacles, alors il aura gagné une place dans le comité de direction d'un club au statut enviable, mais avec étonnamment peu d'obligations en contrepartie. S'il échoue, il sera critiqué pour les querelles et la paralysie - et la fin du projet d'élargissement - qui persisteront tout le long de son temps au N°10 [le Premier ministre vit au numéro 10 Downing street]." (22.05.2007)

Espagne - El Mundo
"Si au lieu de rivaliser, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel parviennent à s'entendre et à pousser un projet rénové permettant de diriger un processus européen hors de contrôle, ils pourraient attirer d'autres pays comme ceux du Benelux", explique Araceli Mangas Martín, professeur de droit. "L'Espagne et l'Italie feraient alors bien de revenir dans le sein de la Vieille Europe en intégrant cet axe, comme cela s'est passé lorsque le pays [l'Espagne] a connu le moment le plus fort de son intégration, quand l'Espagne de González participait au cours des années 90 à l'axe Mitterrand-Kohl. (...) La cohabitation entre dirigeants européistes a toujours été possible et elle a offert à l'UE ses meilleurs moments. Cet axe Paris-Berlin-Benelux-Rome-Madrid pourrait être le gouvernail ou l'engrenage indispensable afin de mettre de l'ordre, de trouver des idées et de reprendre les rênes face au cheval de Troie que représente le Royaume-Uni et face aux membres issus du grand élargissement [de 2004]." (21.05.2007)

Suède - Sydsvenska Dagbladet
Le journal se félicite de l'objectif de la présidence allemande de l'UE de remettre en route le projet de Constitution européenne après une première tentative ratée. Le ton des négociations devrait être cette fois largement plus posé, contrastant avec les "paroles et les visions orgueilleuses" des négociations précédentes. "Si tout se déroule comme prévu, la Constitution européenne pourrait entrer en vigueur en 2009, ce qui serait remarquable. L'Union a besoin d'une nouvelle Constitution, et c'est encore plus vrai depuis qu'elle est passée à 27 membres. Toutefois, il est difficile de se montrer enthousiaste par rapport à la manière dont cette Constitution va aboutir, dans des pièces cloisonnées et en veillant à éviter les protestations de la population. C'est tout le contraire de la vision initiale d'ouverture et d'ancrage plus solide dans la population." (22.05.2007)

Eurotopics
22.05.2007

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