*HUB «DIGITAL DIPLOMACY» «DIPLOMATIE NUMERIQUE»* BY MORGANE BRAVO

Tuesday, June 26, 2007

* Angela Merkel a-t-elle sauvé l'Europe ? *


*** Le 30 juin, la chancelière allemande Angela Merkel cèdera la présidence tournante de l'UE. En arrivant à ce poste il y a six mois, elle avait affirmé haut et fort son ambition : sortir la Constitution européenne de l'impasse. Après l'accord trouvé ce week-end sur un nouveau projet de traité, la presse estime qu'elle a atteint son but et a ainsi remis l'Europe sur les rails.

Italie - Corriere della Sera
L'économiste italien Mario Monti, ancien membre de la Commission européenne, souligne le brio avec lequel Angela Merkel a orchestré le sommet de Bruxelles. "Il y a deux ans, après le non de la France et de la Hollande au Traité constitutionnel de 2004, la route de l'Europe semblait coupée. Il y encore un mois, la tâche de la présidence allemande ressemblait à la quadrature du cercle : mettre d'accord 27 gouvernements parmi lesquels 18 Etats avaient déjà ratifié le traité, deux pays l'avaient rejeté par voie référendaire sans bien comprendre pourquoi et sept pays tentaient d'éviter de ne pas mener à terme le processus de ratification (...). Cela aurait été déjà un résultat appréciable que de mettre d'accord tous les Etats sur une méthode à suivre. Angela Merkel est allée plus loin. Avec une détermination toute prussienne et une patience féminine, elle a réussi à faire accepter à ses improbables 26 compagnons qu'une Conférence intergouvernementale rédige un nouveau texte." (26.06.2007)

Malte - Times of Malta
"Il ne fait aucun doute que l'on sous-estime le triomphe personnel que représente le sommet de Bruxelles pour la chancelière allemande. Elle est pourtant la nouvelle 'dame de fer' de l'Europe", constate le quotidien maltais. "Peu se doutaient qu'elle remplirait l'objectif qu'elle s'était fixé : proposer une feuille de route aux dirigeants des 27 pays membres de l'UE, pour les entraîner vers la ratification en 2009 d'un 'traité simplifié', loin de l'impasse institutionnelle engendrée en 2005 par le rejet de la Constitution de Valéry Giscard D'Estaing. (...) [Merkel] a également compris ce qui était important à ce stade, et ce qui ne l'était pas; elle n'a pas insisté sur la nécessité d'un hymne national européen, encore moins sur celle d'un drapeau ou d'une devise. A la place, elle a mis l'accent sur une charte des droits de l'homme qui liera légalement tous les Etats sauf, pour l'instant, la Grande-Bretagne." (25.06.2007)

Allemagne - Süddeutsche Zeitung
L'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer témoigne de son respect envers Angela Merkel pour le succès remporté au sommet européen. "Angela Merkel peut être fière de ce qu'elle a accompli. C'est son premier véritable succès en matière de politique étrangère (...) La chancelière a lutté de toutes ses forces, a couru un grand risque et l'a emporté. Cela mérite respect et reconnaissance." Toutefois, l'Union européenne ne va pas s'en trouver renforcée. "Tout d'abord, l'Europe à plusieurs vitesses est désormais bien ancrée pour les deux décennies à venir. Les Etats qui ont fait obstacle ont remporté une victoire à la Pyrrhus, car ils remarqueront très bientôt que l'UE a certes reçu un nouveau cadre institutionnel, mais que les Etats avant-gardistes vont régler son application entre eux. Une collaboration renforcée et la zone euro seront leur instrument." (26.06.2007)

France - Le Figaro
Pierre Bocev, correspondant du quotidien à Berlin, salue "le coup de poker" d'Angela Merkel. Le 22 juin, alors que Varsovie bloquait les négociations à Bruxelles, la chancelière a menacé de passer outre l'opposition polonaise. "L'affaire aurait pu tourner court. C'en eût été fini de la réputation internationale d'Angela Merkel qui a volé de succès en succès depuis son accession à la chancellerie en novembre 2005. Sa contribution au compromis budgétaire européen un mois plus tard. Ses premiers contacts applaudis avec George W. Bush ou Vladimir Poutine. Son double triomphe en mars 2007 d'amener les Vingt-Sept à agréer des objectifs chiffrés en matière de lutte contre le réchauffement de la planète et, deux mois plus tard au sommet du G8, de convaincre le président américain de peu ou prou s'y associer. Tout cela n'aurait plus guère compté. La chancelière serait rentrée dans le rang au lieu de continuer sur son nuage." (25.06.2007)

Eurotopics

No comments: