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Sunday, July 1, 2007

***réunion de la Troïka des ministres des Affaires étrangères de l'UE et des pays d'Asie centrale ***


*** Discours d'accueil et d'ouverture de la réunion de la Troïka des ministres des Affaires étrangères de l'UE et des pays d'Asie centrale par le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, le 30 juin 2007 à Berlin


Chers Collègues, Monsieur l'Ambassadeur Morel, Monsieur l'Ambassadeur Redschepow, Monsieur l'Ambassadeur Curto, Monsieur le Directeur général Landaburo,

Je vous souhaite la bienvenue à Berlin et vous remercie d'avoir répondu à mon invitation.

La dernière fois que nous nous sommes rencontrés – c'était le 28 mars dernier à Astana – , nous nous sommes fixé de nombreux objectifs. Nous voulions ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre l'Europe et l'Asie centrale, nous voulions donner des impulsions en vue d'un vaste approfondissement multilatéral de nos relations. Je suis heureux de pouvoir dresser aujourd'hui avec vous un premier bilan commun. Vous avez devant vous le signe concret de nos efforts communs: la stratégie de l'Union européenne pour l'Asie centrale avalisée par le Conseil européen.

Je conçois cette stratégie comme un programme concret pour les années à venir. Sa mise en œuvre nous incombe à tous en commun, même si les prochaines présidences auront bien entendu un rôle particulier à jouer à cet égard. C'est la raison pour laquelle je me réjouis que notre collègue Luis Amado se joindra à nous sous peu.

La "Stratégie pour un nouveau partenariat entre l'Union européenne et les cinq États d'Asie centrale que sont le Kazakhstan, la République kirghize, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan" est un succès: pour l'Union européenne et pour l'Asie centrale. Nous disposons pour la première fois d'un cadre politique qui définit des objectifs communs et qui détermine des domaines concrets pour une intensification de la coopération. Nous voulons un partenariat avec les États d'Asie centrale qui apportent leur contribution à plus de sécurité et de prospérité dans cette région essentielle. Et nous concevons la stratégie pour l'Asie centrale comme une composante supplémentaire de nos efforts en vue de consolider les relations de l'UE avec nos voisins de l'Est, en plus de la politique de voisinage et du développement du partenariat stratégique avec la Russie.

J'aimerais adresser mes remerciements à vous, Monsieur l'Ambassadeur Morel, pour votre grand engagement en votre qualité d'Envoyé spécial de l'Union européenne pour l'Asie centrale, ainsi qu'à la Commission et à tous les partenaires européens, car sans leur coopération active, ce pas n'aurait pas pu être franchi.

Je remercie aussi mes collègues d'Asie centrale. Nombre de vos suggestions de ces derniers mois ont été intégrées dans le présent document.

Nous connaissons tous les liens qui unissent depuis des siècles l'Europe et l'Asie centrale. Dans cette stratégie, il est cependant question de bien plus que de l'histoire ou d'une évocation romantique des traditions fabuleuses de la route de la soie. Il s'agit plutôt de tâches bien concrètes qui, à l'ère de la mondialisation, nous incombent à tous de la même façon et que nous ne pouvons surmonter qu'en commun: le terrorisme, la criminalité organisée, le trafic de drogues, mais aussi les dangers pour l'environnement. Pour agir efficacement dans ces domaines, nous voulons unir nos forces à un niveau suprarégional. La voie vers la stabilisation et la reconstruction de l'Afghanistan passe aussi par l'Asie centrale. En tant qu'Union européenne, nous voulons coopérer étroitement avec vous, États d'Asie centrale, dans tous ces domaines. Nous souhaitons vous soutenir dans la modernisation politique et économique de vos pays, sur la base des valeurs et des principes auxquels adhèrent ensemble l'UE et les États d'Asie centrale dans le cadre de l'ONU et de l'OSCE.

Nos efforts visent notamment le renforcement du dialogue politique entre les deux régions. Le 28 mars 2007 a eu lieu à Astana la première rencontre de la Troïka de l'UE avec les ministres des Affaires étrangères des États d'Asie centrale. Nous aspirons à donner à ce dialogue un rythme annuel et l'UE est disposée à renforcer considérablement sa présence en Asie centrale. Comme vous le savez, la Commission européenne souhaite, pour cette raison également, ouvrir de nouvelles représentations en Asie centrale.

En outre, l'UE va doubler les ressources qu'elle destine à la coopération avec les États d'Asie centrale.

Les priorités sont une meilleure intégration des pays d'Asie centrale dans l'économie mondiale ainsi que le développement des relations commerciales régionales. À cette fin, des conditions fiables pour les investisseurs privés également sont, comme partout, une condition indispensable. Nous, Européens, avons parcouru un long chemin pour uniformiser et libéraliser nos marchés. Notre expérience pourrait aussi vous être utile en Asie centrale lorsqu'il s'agit notamment de rapprocher progressivement les économies locales aux normes européennes et internationales. Dans ce contexte, nous soutenons également les efforts des pays d'Asie centrale qui ne sont pas encore membres de l'OMC à le devenir.

La coopération dans le domaine de l'énergie est elle aussi porteuse d'avenir. Ce secteur recèle de vastes possibilités qui sont encore loin d'être épuisées. Au moins 4 % des réserves énergétiques mondiales sont situées en Asie centrale. Nous voulons tout d'abord renforcer le dialogue énergétique afin de faire progresser la coopération pratique. Il s'agit ici notamment de corridors supplémentaires de transport d'énergie du bassin caspien à l'Europe en passant par la région de la mer Noire.

L'histoire de l'UE est une histoire de paix et de prospérité rendues possibles par la coopération régionale et par les rapports à droits égaux entre les grands et les petits États. Les pays d'Asie centrale se distinguent aussi les uns des autres. Chacun possède ses particularités nationales, son patrimoine historique et culturel. C'est la raison pour laquelle notre approche est bilatérale et en même temps liée à la politique régionale. Nous souhaitons vous aider à développer une gestion moderne des frontières qui sécurise celles-ci tout en n'entravant pas les échanges de personnes et de biens.

La coopération transfrontalière et régionale est aussi indispensable pour une exploitation efficace des ressources en eau. C'est la seule manière d'éviter des catastrophes environnementales telles que l'assèchement de la mer d'Aral.

Je vois d'autres approches bilatérales pour la coopération dans le domaine de l'éducation ou de la protection des droits de l'homme. Le lancement du dialogue sur les droits de l'homme avec l'Ouzbékistan montre à quel point des efforts communs sont utiles à cet égard. En outre, nous prévoyons une "Initiative de l'UE pour l'État de droit" afin de promouvoir le développement de structures modernes de l'État de droit.

Nous voulons aussi élaborer des programmes sur mesure dans le cadre de l'"Initiative européenne pour l'éducation". Qu'il s'agisse des tables sultaniennes d'Oulough Beg, le grand "prince-astronome" sur le trône de Samarcande, ou du Canon de la médecine du célèbre médecin Abu Ali Husain ibn Sina de Boukhara, mieux connu en Europe sous le nom d'Avicenne – nous connaissons tous les grandes traditions scientifiques de l'Asie centrale. Oulough Beg a dit un jour: "Les religions se dissipent comme le brouillard, les empires se démantèlent, mais les travaux des savants demeurent pour l'éternité. La recherche de la connaissance est le devoir de chacun!“ C'est à cela aussi que nous voulons nous référer lorsque nous œuvrons à améliorer l'accès des hommes et des femmes à l'éducation et à la formation, à moderniser les systèmes d'éducation et à développer les échanges académiques et scientifiques entre l'Asie centrale et l'UE.

Chers Collègues,

Comme je l'ai dit en commençant, la présente stratégie est à mes yeux moins le résultat que la concrétisation des tâches qui se présentent à nous. L'Europe et l'Asie centrale devraient aborder le XXIème siècle en tant que partenaires. Nous avons créé à cette fin une bonne base de travail. Il s'agit à présent de mettre en œuvre activement notre ordre du jour commun.

Je donne à présent la parole à l'Ambassadeur Morel, qui va nous exposer les prochaines étapes de la mise en œuvre de la stratégie.

UE

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