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Wednesday, September 19, 2007

***Les géants de la presse américaine passent au gratuit sur Internet ***

*** La décision du site du New York Times de rendre gratuit l'intégralité de son contenu en ligne fait du bruit outre-Atlantique. Rupert Murdoch envisage de faire la même chose pour le Wall Street Journal.
Ce matin, les abonnés Internet du New York Times ont trouvé dans leur messagerie électronique une lettre en forme de justification dans laquelle Vivian Schiller, general manager du site web, leur explique les raisons du revirement du quotidien.

A minuit, le site est devenu entièrement gratuit- à la petite exception des archives datées de 1923 à 1986 - alors que, depuis deux ans, la consultation des éditoriaux et des articles passés était facturée 50 dollars par an. Mais 227.000 abonnés seulement ont souscrit un abonnement à Times Select, générant 10 millions de dollars de recettes. « Le web a évolué vers un environnement de plus en plus ouvert. Les lecteurs peuvent trouver de l'information auprès de sources beaucoup plus nombreuses», explique Vivian Schiller. Un nombre « inattendu » d'internautes arrive ainsi sur le site du New York Times via les moteurs de recherche (Yahoo, Google). Et ils ne sont pas prêts à payer pour consulter des articles. La gratuité devrait permettre de les fidéliser et de gagner encore en audience pour un site qui a déjà 13,1 million de visiteurs uniques par mois, selon Nielsen/Net Ratings, et est numéro 1 de sa catégorie. De quoi attirer les annonceurs.... American Express a déjà signé un accord de partenariat pour rafler les premiers espaces redevenus gratuits du site.

C'est aussi pour mieux exploiter la manne publicitaire que Rupert Murdoch a annoncé, hier, qu'il envisageait la gratuité du site du Wall Street Journal, en contradiction avec la stratégie menée depuis 1996. Le nouveau propriétaire du groupe Dow Jones juge qu'après une période d'adaptation, les nouvelles recettes publicitaires compenseront largement les 65 millions de dollars de recettes des abonnements payants. « Le passage au gratuit permettrait d'augmenter le trafic de 1 million de visiteurs payants actuels à 10 à 15 millions de visiteurs gratuits parmi les personnes les plus riches et les plus influentes de la planète, cela a de la valeur», assure Murdoch.

Ces dernières années, le Los Angeles Times et le magazine Slate du Washington Post avaient déjà changé de modèle économique après deux ans d'abonnements payants dans l'espoir de récupérer leur lectorat ayant fui vers des sources gratuites. Finalement, seul le Financial Times se permet encore de faire payer les internautes, fort de ses contenus spécialisés. Ses abonnements payants ont même progressé de +12% entre juin 2006 et juin 2007…

Isabelle Lesniak, à New York

L'Expansion
19/09/2007

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