*HUB «DIGITAL DIPLOMACY» «DIPLOMATIE NUMERIQUE»* BY MORGANE BRAVO

Thursday, November 29, 2007

*Un référendum sur l'UE au Danemark ?*

***En 1993, le Danemark a accepté le traité de Maastricht un après le rejet de ce texte par référendum. Le pays avait alors obtenu quatre dérogations (monnaie unique, défense commune, coopération judiciaire et citoyenneté européenne). Le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen souhaite désormais organiser un référendum sur ces dérogations, un vote dont dépendra l'adhésion du Danemark à la zone euro. Le journal suggère de séparer les questions. "Il semble que la meilleure solution soit de se prononcer au même moment sur ces dérogations, mais dans le cadre de référendums séparés. Cela va nous permettre de sortir de la logique du oui et du non qui a marqué les scrutins précédents. (...) Peut-être allons-nous enfin comprendre que l'UE est un moyen de poursuivre et d'atteindre des objectifs politiques concrets. Qu'est-ce que nous voulons, et qu'est ce que nous ne voulons pas ? Nous aurons déjà fait un grand pas si nous parvenons à l'apprendre à l'occasion du prochain scrutin."

Politiken (Danemark)
Courrier International

*Norman Manea loue les bienfaits de la diversité de l'UE*

***L'écrivain roumain Norman Manea pense que l'Europe doit rester exemplaire face à la polémique suscitée après les mesures d'expulsion de ressortissants roumains adoptées en l'Italie. "Amplifier le caractère déjà tragique d'un crime individuel par une sanction collective visant l'ensemble d'une communauté constituerait un acte hautement irresponsable et lourd de conséquences néfastes, pour les victimes aussi bien que pour la communauté d'où le coupable est issu. (...)

Depuis quelque temps, des voix facilement exaspérées tendent à s'élever contre l'Europe et les problèmes nouveaux que sa réunification engendre inévitablement. La libre circulation ouvre aussi sur une coexistence mutuellement bénéfique (...). L'Europe mérite de devenir une communauté réelle, à la hauteur de la civilisation qu'elle incarne. Diverse, démocratique, spirituelle, libre et prospère. Un continent exemplaire."

Le Monde

Wednesday, November 28, 2007

*La Chine et l'UE dialoguent à Pékin...*


***Des dissensions font jour au sein de l'UE sur la position à adopter face à la Chine. Les sujets de tension se multiplient également entre Pékin et le bloc européen, notamment sur la question du faible cours de la devise yuan ou celle des droits de l'Homme. Ce contexte pèsera sur le sommet Chine-UE qui se tient à Pékin ce mercredi 28 novembre.

France - International Herald Tribune
"La 'lune de miel' entre l'Europe et la Chine est terminée", estime David Shambaugh, directeur du centre d'études chinoises à l'Université George Washington. "L'arrivée de nouveaux dirigeants au Royaume-Uni, en France et en Allemagne a également contribué à ce changement d'humeur. Les flagorneurs Tony Blair, Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont cédé la place à Gordon Brown, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, plus sceptiques à l'égard de la Chine. (…) Ces changements laissent les observateurs chinois perplexes. Habitués à voir l'Union européenne dans le rôle du soupirant faisant sa cour, ils ont du mal à expliquer le revirement européen. (…) Le sommet du 28 novembre entre la Chine et l'Union européenne risque donc de se dérouler dans une atmosphère tendue. Les deux parties tenteront certainement de faire bonne figure, mais il faut s'attendre à ce que l'acrimonie persiste, chacune des parties essayant tant bien que mal de faire face à des relations de plus en plus compliquées."
(27.11.2007)

Suisse - Neue Zürcher Zeitung
"Comme de nombreux industriels, les représentants de l'UE espèrent que l'Empire du Milieu se montrera bientôt plus tolérant envers les revendications étrangères, et que les dirigeants chinois réaliseront qu'ils peuvent ainsi mieux servir leurs propres intérêts", écrit Peter A. Fischer à l'occasion du sommet UE-Chine. "Le président chinois Hu Jintao a annoncé à plusieurs reprises qu'il souhaitait agir en faveur d'une croissance économique plus durable et plus écologique. A cette fin, non seulement la Chine a besoin de faire davantage appel à la technologie occidentale, mais elle doit s'intégrer le plus en douceur possible sur le marché mondial, améliorer la sécurité juridique et limiter au maximum les subventions accordées au secteur énergétique national. Toutefois, l'UE devra d'abord démontrer comment elle entend manier la carotte et le bâton avec une Chine de plus en plus sûre et fière d'elle-même."
(28.11.2007)

Espagne - El País
"Nicolas Sarkozy continue d'ajouter des lignes à son curriculum vitae de brillant négociateur", explique le quotidien après la visite réalisée cette semaine par le président français en Chine. A cette occasion, plusieurs contrats record ont été signés par les industries nucléaires et aéronautiques françaises. "Il n'y a pas de mystère derrière de si fabuleux contrats. Sarkozy s'est fortement impliqué dans les négociations, les objectifs économiques étaient clairs et la diplomatie française a réagi, comme toujours, avec un discret pragmatisme par rapport aux exigences fixées par les autorités chinoises. Les autres gouvernements européens ne peuvent pas en dire autant."
(27.11.2007)

Allemagne - die tageszeitung
Selon Georg Blume, correspondant du quotidien en Chine, l'Occident commet "une grave erreur" en exigeant une réévaluation du yuan auprès du gouvernement chinois. "C'est pourtant l'erreur commise ces derniers jours par le président Nicolas Sarkozy et le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, en visite à Pékin. Ils suivent le raisonnement erroné de nombreux membres du gouvernement américain : les exportations chinoises nuisent à notre économie. Ainsi, pour des considérations populistes, ils risquent d'enrayer le moteur de la croissance économique mondiale. Depuis dix ans, les exportations à bas prix de la Chine ont contribué pour l'essentiel à la déflation et à la stabilisation économique en Occident. (...) Seul l'énorme marché intérieur chinois peut équilibrer durablement les flux commerciaux. Pour que cela soit possible, l'Occident et la Chine doivent lutter ensemble contre le risque d'inflation qui sous-tend la crise du dollar, au lieu de se quereller à propos des cours du change et des déficits commerciaux."
(28.11.2007)

Italie - La Repubblica
"L'Europe va à Pékin tiraillée entre business et droits de l'homme" note l'éditorialiste Federico Rampini. "Une armada de chefs d'entreprises européens envahit Pékin en désordre mais animée d'intentions belliqueuses. Objectif numéro un : endiguer les déficits commerciaux avec la Chine qui croissent au rythme de 17 millions d'euros par heure et exacerbe l'impatience des entreprises européennes. (…). Ce déséquilibre est accentué par la sous-évaluation de la monnaie chinoise. C'est pour débattre du sujet qu'à quelques heures d'intervalle ont débarqué à Pékin, Nicolas Sarkozy, une troïka européenne inédite, (Jean-Claude Trichet, Jean-Claude Juncker et Joaquin Almunia) et le commissaire européen au Commerce extérieur, Peter Mendelson. Seule la visite de Nicolas Sarkozy avait un contenu politique. Mais en rencontrant le chef de l'Etat chinois, le président français a fait une déclaration sur les Droits de l'homme que l'on ne peut pas qualifier d'explosive."
(28.11.2007)

Eurotopics

Tuesday, November 27, 2007

***Les européens ont-ils raison de réclamer une réévaluation du yuan?***

***Le président de la BCE, celui de l’Eurogroupe et le commissaire européen aux affaires économiques se sont rendus à Pékin pour convaincre les autorités chinoises de réévaluer le yuan. Pour l’économiste Patrick Artus, cette demande est « imprécise et dangereuse ».

Explications

Faut-il vraiment espérer le succès des représentants de la zone euro ? Le patron de la Banque centrale européenne, celui de l’Eurogroupe et le commissaire européen aux affaires économiques se sont rendus mardi à Pékin, pour une démarche inédite. Durant deux jours, ils s’efforceront de convaincre les autorités chinoises de réévaluer le yuan. L’Europe, tout comme les Etats-Unis, reprochent à la Chine d’entretenir artificiellement la faiblesse de sa monnaie dans le but d’avantager ses exportations. Ce qui se traduit pour les pays occidentaux, accusent-ils, par un déficit commercial bilatéral de plus en plus important.

« L’intérêt de cette visite est d’ajouter le poids de l’Europe à celui des Etats-Unis qui jusqu’à présent étaient les seuls à faire pression sur Pékin », expliquait récemment sur notre site Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE. Lundi, Nicolas Sarkozy a également abordé la question monétaire lors de sa visite d’Etat. Le président français a demandé à son homologue chinois « un taux de change harmonieux et honnête ». « Dans son propre intérêt, la Chine devrait accélérer l’appréciation du yuan vis-à-vis de l’euro », a-t-il plaidé. Mais en guise de réponse, Nicolas Sarkozy a essuyé un refus poli. Son homologue Hu Jintao a laissé entendre que la Chine déciderait de l’appréciation du yuan « à son propre rythme ».

Est-ce une catastrophe pour autant ? Nombre d’économistes, au contraire, jugent la demande des dirigeants européens « imprécise et dangereuse », selon les mots de Patrick Artus. Parce qu’elle pourrait bien provoquer un « effondrement du dollar », sans rien changer à la hausse de l’euro. Economiste chez Natixis, Patrick Artus a analysé la politique de la Banque centrale chinoise, dans une étude publiée mardi. Jusqu’en 2005, Pékin maintenait une parité fixe du yuan avec le billet vert en achetant massivement des bons du Trésor américain. Depuis cette date, la monnaie chinoise est arrimée à un panier de devises. Pour renforcer leur monnaie vis-à-vis du dollar, les autorités chinoises ont diversifié leurs actifs et achètent de moins en moins de titre américains.

La poursuite de cette démarche, autrement dit « l’arrêt du soutien du dollar par les banques centrales conduirait à un effondrement du dollar y compris vis-à-vis de l’euro. Il n’est donc pas du tout dans l’intérêt des Européens de réclamer une plus grande flexibilité du régime de change en Chine », insiste Patrick Artus. Selon lui, « la seule contribution efficace de la Banque centrale de Chine serait d’acheter moins de titres en euros et d’avantage de titres en dollars, c’est à dire de cesser de traiter l’euro comme une monnaie de réserve ». Soit revenir à ce qu’elle faisait auparavant. D’autant que le bénéfice d’une réévaluation du yuan n’a rien d’évident. La Chine se caractérise par ses très bas salaires. Aussi, « son avantage compétitif est tel qu’il faudrait de très fortes hausses du taux de change du yuan pour que l’équilibre commercial se reconstitue » avec les Etats-Unis et l’Europe, faisait remarquer récemment le directeur des études du Crédit agricole, Jean-Paul Betbeze.

L'Expansion
27/11/2007

Wednesday, November 21, 2007

*Les Européens ont la parole : Que savez-vous sur l'Union européenne ?*


***Que savez-vous sur l'Union européenne ? Quelles sont vos connaissances sur la politique internationale en générale ? Comme 3 500 Européens interrogés dans le cadre de l'opération "Tomorrow's Europe", répondez et mesurez-vous aux autres citoyens des 27 pays européens.

* Quiz : testez vos connaissances sur l'UE !

A-t-on jamais mis dans une même pièce des habitants de tous les pays de l'Union européenne pour qu'ils discutent ensemble de l'avenir de l'UE ? Non. Un Allemand a-t-il déjà parlé de l'UE avec un Espagnol ? Plus globalement, les citoyens des pays de l'UE ont-ils déjà abordé le sujet avec leurs homologues ? Pour quasiment la moitié d'entre eux, la réponse est "non". Partant de ce constat, le laboratoire de pensée dédié à l'unité européenne "Notre Europe" a voulu confronter les opinions des habitants des 27 pays membres sur la manière dont ils voyaient leur futur. L'opération est baptisée "Tomorrow's Europe".

Avec la Sofres, "Notre Europe" a ainsi lancé un grand sondage dit "délibératif" auprès de 3.500 personnes représentatives de la population européenne. Elles ont tout d'abord répondu à une trentaine de questions sur l'économie, la protection sociale la stratégie de défense ou encore les institutions. Parmi ces 3.500 personnes, 400 ont été sélectionnées pour participer à un forum qui se tient ce week-end au Parlement européen à Bruxelles. En présence de personnalités politiques de premier plan comme José Manuel Barroso, le président de la Commission, ou encore Valéry Giscard d'Estaing, elles débattront en petits groupes et en séance plénière des différents thèmes abordés dans le sondage et plus globalement sur le rôle de l'UE face à la mondialisation et sa place dans le monde.

Surtout, après le forum, elles répondront à nouveau au sondage, avec exactement les mêmes questions. C'est là l'originalité de la méthode du "sondage délibératif" : "il permet de mieux comprendre les attentes d'une population donnée -en l'occurrence ici le rôle que les citoyens veulent que leurs gouvernements et/ou l'UE jouent ou non sur la scène internationale- après qu'ils ont eu la possibilité de se réunir, d'obtenir des informations équilibrées et d'en discuter entre eux". Comment le point de vue des citoyens ordinaires de l'UE aura-t-il évolué ? Le résultat de "Tomorrow's Europe" sera publié mercredi prochain, à la veille du sommet européen de Lisbonne qui s'annonce crucial puisqu'il doit valider le "mini-traité" chargé de remplacer la défunte constitution.


RENDEZ-VOUS
LCI.fr s'associe à "Tomorrow's Europe" et diffusera tout au long du week-end les résumés des débats. Rendez-vous dès samedi matin.

LCI
*** Lien ci-dessus!

Friday, November 16, 2007

***Première réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur les migrations ***

***Avant premiére II : Première réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur les migrations - Albufeira (Algarve), les 18 et 19 novembre 2007

C'est dans le cadre de la présidence portugaise du Conseil de l'Union européenne que se tiendra la première réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur les migrations, à Albufeira (Algarve), les 18 et 19 novembre prochains.

Cette réunion ministérielle, qui sera présidée par le ministre portugais de l'Intérieur, Rui Pereira, rassemblera le vice-président de la Commission européenne, Franco Frattini, les ministres européens chargés des migrations et leurs homologues de l'Algérie, de l'Autorité palestinienne, de l'Egypte, d'Israël, du Liban, du Maroc, de la Syrie, de la Tunisie et de la Turquie, ainsi que de la Lybie, celle-ci en tant qu'observateur.

Le partenariat euro-méditerranéen a permis, depuis 1995, de renforcer considérablement les relations ayant trait à divers chapitres - politique et sécurité; économique et financier; social, culturel et humain - à l'avantage mutuel des parties.

Cette réunion, qui porte tout particulièrement sur les migrations, constitue un pas supplémentaire et fondamental visant à consolider les relations sur le volet social et humain.

Les migrations ont constitué un des domaines prioritaires tout au long de ce semestre-ci, plusieurs initiatives s'y sont attelées, que ce soient en ce qui concerne les migrations dites régulières ou la prévention et le combat à l'immigration clandestine. C'est, respectivement, le cas de la conférence de haut niveau sur l'immigration régulière, qui s'est déroulée en septembre 2007 à Lisbonne, ou du renforcement de la capacité de l'agence Frontex et du premier exercice des équipes RABITS (intervention rapide aux frontières), à Porto.

L'initiative que nous lançons à présent a pour but d'aborder la thématique des migrations sous divers angles : migration et développement (envois de fonds et microcrédit); immigration régulière (opportunités) et immigration irrégulière. Nous souhaitons que cette réunion puisse déboucher sur une déclaration politique qui se traduira en mesures, en actions et en projets concrets.

Pour ce qui est de mesures spécifiques, un projet-pilote sera soumis pour adoption. Il s'agit d'un site proposant des informations sur les envois de fonds et des modalités expéditives inhérentes aux virements bancaires.

Nous espérons que cette réunion apportera une nouvelle impulsion politique au renforcement du dialogue interculturel, mais qu'elle favorisera aussi le rapprochement de nos sociétés et de nos cultures tout en ayant un impact réel sur la vie des citoyens et sur le développement des relations de partenariat qui existe entre les deux rives de la Méditerranée.

UE

Thursday, November 15, 2007

***L'UE et l'OTAN***

***Lorsque l'UE discute d'une défense européenne commune, la question de son rapport avec l'OTAN surgit rapidement. De nombreux membres de l'UE font partie de l'OTAN, mais pas tous. Jusqu'où peut aller la coopération de ces deux institutions ?



Jaap de Hoop Scheffer, le secrétaire général de l'OTAN, est presque obligé de mendier auprès des membres européens lorsqu'il s'agit d'augmenter les troupes d'intervention en Afghanistan. Même lors de la dernière conférence des ministres de la Défense des pays de l'OTAN, qui s'est tenue fin octobre 2007 à Noordwijk, aux Pays-Bas, le secrétaire général de l'Alliance a renouvelé sa demande de renforcement. Plusieurs Etats, dont la République tchèque et la Slovaquie, ont donné leur accord pour quelques centaines de soldats.

Les difficultés et les tensions auxquelles se trouve confronté le Traité de l'Atlantique Nord en Afghanistan ne sont pas résolues pour autant. La France et l'Allemagne, par exemple, ne veulent augmenter que le nombre des instructeurs militaires. La France, qui a un statut particulier au sein de l'OTAN, est toutefois prête à faire intervenir les instructeurs dans le Sud du pays en proie aux combats.

D'autre part, les ministres de la Défense ont décidé de réduire à une réserve minimum la troupe d'intervention rapide, la Nato Response Force, qui vient tout juste d'être formée, car de nombreux membres de l'OTAN voient leurs armées trop fortement grevées par la mission en Afghanistan. Pourtant, les pays de l'Alliance pourraient "lever sans problème" et les troupes pour l'Afghanistan et la Response Force, estimait Martin Winter dans le Süddeutsche Zeitung du 26 octobre 2007. "S'ils ne le font pas, c'est parce qu'il y a un problème d'identité. Cette hésitation à intervenir reflète leur incertitude face au devenir de l'Alliance."

Cette incertitude pourrait tenir au fait que plusieurs questions d'orientation fondamentales se posent aux membres européens de l'OTAN. Pour des pays comme l'Allemagne ou la France, il ne s'agit pas seulement de la direction dans laquelle évolue l'OTAN, mais aussi de l'avenir d'une défense européenne commune.

Une OTAN à la carte ?

En septembre dernier, le président français Nicolas Sarkozy a donné une nouvelle impulsion au débat sur les relations entre l'OTAN et l'UE en matière de politique sécuritaire, lors d'un entretien avec le New York Times : il laisse entrevoir le retour de la France dans les structures de commandement de l'OTAN, alors que le général de Gaulle, en 1966, avait retiré les forces françaises de la structure militaire intégrée.

Dans le Daily Telegraph du 21 septembre 2007, le député travailliste britannique Denis MacShane réclamait également le retour de la France dans l'Alliance Transatlantique : "Il est difficile de mettre en œuvre une politique de défense européenne commune tant que la France reste en dehors de l'OTAN." La France et la Grande-Bretagne pourraient accélérer ensemble le renouvellement depuis longtemps nécessaire de la stratégie de défense européenne. Car l'Europe aussi, expliquait MacShane, doit lutter contre les "ennemis de la démocratie" dans l'Hindoukouch ; non pas seulement avec une soft power, comme le font les Allemands en Afghanistan en formant la police et l'armée, mais aussi avec une hard power militaire.

En France, c'est surtout la gauche anti-atlantiste qui s'oppose à ce rapprochement. Elle préfère une OTAN "à la carte" plutôt que de commander d'emblée un menu complet, écrivait Arnaud La Grange dans le Figaro, le 26 septembre dernier.

Rapprochement envisagé en Suède et en Finlande

Le poids de l'Europe au sein de l'OTAN pourrait augmenter à long terme, et non pas seulement grâce au retour de la France. Actuellement, 22 des 26 pays de l'OTAN sont membres de l'Union européenne. Et la Finlande et la Suède, qui jusqu'à présent étaient neutres, commencent à envisager d'entrer dans l'OTAN.

Aujourd'hui déjà, les soldats suédois sont plus nombreux à servir l'OTAN que les Nations Unies, constatait le 16 juillet 2007 le journal suédois Expressen avant de conclure : "Il pourrait s'avérer très utile pour nous d'être mieux informés de ces opérations et de pouvoir les influencer davantage." Le gouvernement suédois refuse néanmoins, pour l'instant, d'adhérer à l'OTAN, essentiellement à cause de l'opinion publique, qui est sceptique.

La situation est semblable en Finlande. Le ministre de la Défense, Jyri Häkömies, a récemment déclaré que "la Russie représentait le plus grand défi pour son pays en matière de sécurité". Björn Mansson écrivait le 12 septembre 2007 dans le Hufvudstadtsbladet que le ministre tentait ainsi de raviver le débat sur l'adhésion de la Finlande.

L'UE compromet-elle la neutralité?

Tandis que les pays scandinaves et la France discutent de leur éventuel rapprochement de l'OTAN, l'Autriche se demande si la seule appartenance à l'UE ne compromet pas déjà la neutralité du pays inscrite dans le droit constitutionnel. Le parti conservateur ÖVP a brisé un tabou, durant l'été 2007, en proposant d'abolir le principe de neutralité.

Dans le quotidien autrichien Standard du 29 août 2007, Nina Weißensteiner jugeait "hypocrite" la protestation des autres partis contre cette proposition. "La politique de sécurité commune de l'UE, soutenue par une majorité d'entre eux, signifie naturellement un abandon total de la neutralité, à laquelle il aurait fallu de toute façon renoncer dès l'adhésion à l'UE."

Le spécialiste du droit international Manfred Rotter a indiqué dans le même journal, le 25 octobre 2007, que le nouveau traité de l'UE contenait une sorte de "casus foederis" pour l'UE. Manfred Rotter reconnaît cependant qu'une défense européenne commune n'est toujours pas d'actualité. Selon lui, "il manque également la possibilité d'influencer les Etats membres qui ont tendance à mener une politique de défense à haut risque dans leur coin, comme par exemple la Pologne et la République tchèque avec le bouclier antimissile américain."

L'OTAN, un rempart contre la Russie ?

Le cas de la Pologne et de la Russie met bien en évidence les divergences qui opposent les différents membres de l'UE dans leur perception de l'OTAN. Nikolas Busse faisait remarquer le 1er octobre 2007 dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung que l'Europe était en train de se diviser en deux camps avant le sommet de l'OTAN qui se tiendra en 2008 à Bucarest. Comme au début de la guerre en Irak, explique-t-il, les anciens membres s'opposent aux nouveaux.

Dans le camp de la "New Europe", le chroniqueur tchèque Luboš Palata, entre autres, exprimait la crainte, dans le Lidové noviny du 9 mars 2007, que les membres de l'OTAN restent en recul derrière la Russie "en train de s'armer lourdement" et qu'ils se fassent même distancer par la Chine et l'Inde. Le Times avait déjà constaté en novembre 2006 qu'un grand nombre de nouveaux membres est-européens considéraient toujours l'OTAN comme "un rempart contre une agression soviétique", comme à l'époque de la Guerre froide.

Les nouveaux Etats membres critiquent également le fait que l'OTAN ne soit pas équipée pour certains enjeux. Lorsque le gouvernement estonien a été attaqué via Internet, en mai dernier, la vice-présidente du Parlement, Kristiina Ojuland, a évoqué la première guerre du XXIe siècle menée avec les armes de la technologie moderne. L'UE et l'OTAN devraient toutes deux s'interroger "sur la réaction à adopter."

Des troupes surchargées

Les représentants de la "Old Europe", de leur côté, n'ont pas très envie de provoquer la Russie. Les membres occidentaux de l'UE ont plutôt un regard global, exhortant l'UE, comme l'a fait récemment le ministre de la Défense portugais, à prendre sa responsabilité dans le monde. Elle le fait en collaboration avec l'OTAN – comme en Macédoine, en Bosnie et en Herzégovine – mais également toute seule. L'UE est en train de planifier une mission au Tchad dans le but de soutenir les réfugiés ayant fui la guerre civile au Soudan.

Mais dans ce cas aussi le recrutement des troupes est difficile. Le journal autrichien Die Presse en donnait la raison suivante le 28 octobre 2007 : la plupart des Etats membres de l'UE sont aussi membres de l'OTAN et se trouvent donc surchargés par le grand nombre des interventions. C'est pourquoi le quartier général de l'OTAN a récemment exprimé le souci que la réserve existante de soldats bien formés ne suffise plus à couvrir les besoins des triples missions de l'UE, de l'ONU et de l'OTAN.

Mettre fin à la rivalité

L'UE et l'OTAN doivent donc se compléter, suggérait Jacques Lanxade, ancien chef d'état-major des armées françaises, dans le Figaro du 28 septembre 2007. L'OTAN manquerait, selon lui, de moyens non militaires alors que l'UE en a à profusion, tandis que ses capacités militaires sont limitées. "Il faut donc s'efforcer de réduire la rivalité politiquement désastreuse qui oppose UE et Otan et s'attacher avec détermination à organiser leur coopération", estime Jacques Lanxade.

Mais cela risque d'être difficile, et la rencontre des ministres de la Défense des pays de l'OTAN à Noordwijk n'a pas été la seule occasion de s'en rendre compte. Valenti Puig écrivait le 25 septembre 2007 dans le quotidien espagnol ABC : "Dans l'UE, on parle de politique extérieure commune et d'armée européenne, mais les difficultés de coordination de l'OTAN en Afghanistan suffisent pour comprendre que tout va lentement."

de Johannes Gernert

Source : Eurotopics

Wednesday, November 14, 2007

***«L'intérêt européen : relever le défi de la mondialisation»***

***Déclaration de la présidence portugaise devant la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, semaine du 12 au 15 novembre 2007
Manuel Lobo Antunes, secrétaire d'Etat-adjoint et aux Affaires européennes

«La mondialisation n'est pas seulement un phénomène que nous ayons à analyser sous le jour de ses conséquences économiques et de ses retombées technologiques. Pour vous, messieurs les parlementaires, pour les ministres du Conseil de l'Union européenne, pour chacun d'entre nous, politiciens, c'est avant tout une question de nature politique.

Il est question de personnes qui perdent leur emploi, de régions en crise, de secteurs économiques appelés à disparaître, de nouvelles menaces sécuritaires et environnementales. Mais, il s'agit aussi de nouvelles opportunités d'emploi, de nouvelles filières de production et de réduction des prix réduits sur nombre de produits, permettant une meilleure affectation des ressources financières et une croissance des transactions de biens et de services.

Fait sans précédents dans l'histoire de l'humanité, la mondialisation élève la puissance des flux d'idées et des contacts entre personnes. Les perspectives d'enrichissement, aussi bien économique que culturel, sont de taille, pourtant les risques inhérents à de nouveaux déséquilibres, de plusieurs ordres et à l'échelle planétaire, le sont tout autant.

Dorénavant le défi consiste à donner forme à cette nouvelle interdépendance, de plus en plus fluide, dans un monde de plus en plus étriqué.

D'emblée, il est essentiel pour nos démocraties de faire face à la mondialisation et de la réguler. Il en va de la démocratie effective - savoir dans quelle mesure nous serons à même de garder pour nos peuples et pour nos représentants élus, la maîtrise politique sur les options fondamentales concernant la gouvernance économique et tant d'autres aspects de nos vies.

Je suis pour ma part convaincu que, dans bien des domaines critiques, nous ne saurons être efficaces, en Europe, que si nous sommes capables d'apporter des réponses politiques collectives aux problèmes les plus sérieux de notre temps, en misant sur la croissance économique et la création d'emploi, la préservation de l'environnement, l'énergie, les migrations, la lutte contre le terrorisme.

L'UE est en train de rénover ses politiques intérieures, afin d'en assurer la compétitivité et le développement équitable et durable. Le renforcement de la cohésion sociale et le respect à l'égard de l'environnement doivent guider les réformes économiques. L'investissement en recherche, en innovation et en éducation est, lui, moteur de la croissance et de l'emploi.

Mais nous ne sommes pas seuls. Il serait irresponsable de nous replier sur nous mêmes, comme si le chemin de l'égoïsme pouvait être efficace. Il n'y a ni murs ni forteresses efficaces dans ce monde nouveau. Nous devons travailler ensemble, avec d'autres pays et d'autres régions, dans le but d'arriver à des résultats bénéfiques pour tous. La stabilité, la liberté, la sécurité et la prospérité n'auront de consistance et de durabilité qu'à condition d'être partagées.

C'est là la vocation de l'Europe. Nous nous devons de diriger et de façonner la mondialisation selon les principes et les valeurs qui sont les nôtres. Les yeux rivés sur l'extérieur et empreints d'un esprit universaliste, comme par le passé, les moments les plus nobles de notre histoire commune en montre l'exemple.

Ensemble, l'UE et ses Etats membres ont prouvé savoir s'attaquer aux problèmes et enjeux communs, forts d'une expérience de 50 ans d'intégration. Le nouveau traité - le Traité de Lisbonne - nous dote de conditions institutionnelles plus efficaces et transparentes et permet à l'Union de jouer son rôle dans le monde.

Le défi consiste à préserver et à renforcer ce que nous avons obtenu au cours de cette période, mais aussi à savoir défendre nos intérêts et à projeter nos valeurs communes au-delà de nos frontières.

La Stratégie de Lisbonne revue sert d'encadrement à la réponse que l'Europe doit apporter à ce défi. Lancer ce nouveau cycle de gouvernance nous demande de réfléchir au cap que nous entendons suivre.

La communication de la Commission dont nous débattons ici aujourd'hui nous semble être un excellent point de départ pour la discussion. Elle avait d'ailleurs servi de référence aux chefs d'Etat et de gouvernement lors de la réunion informelle du 19 octobre dernier à Lisbonne.

Au niveau du Conseil nous travaillons sur la base de ce document, en cherchant à dégager un ensemble de messages qui pourront contribuer à la préparation du nouveau cycle de la Stratégie de Lisbonne. Le Conseil ECOFIN de cette semaine en a déjà adopté les conclusions. Le Conseil «Compétitivité», du 22 novembre prochain, adoptera certains de ces messages et le Conseil «Emploi», les 5 et 6 décembre, devraient adopter les conclusions sur l'avenir de la Stratégie européenne de l'emploi dans le contexte du nouveau cycle de la Stratégie de Lisbonne.

D'autres formations du Conseil ont, elles aussi, abordé des thèmes majeurs visant la préparation de ce nouveau cycle.

Je suis en mesure de confirmer que, pour l'essentiel, nous sommes d'accord avec la Commission : la Stratégie de Lisbonne revue reste l'encadrement approprié quant à la réponse que l'Europe doit donner aux principaux défis auxquels elle est confrontée, dont celui de la mondialisation.

L'Europe est en train de faire des progrès significatifs. Les objectifs fixés et les quatre domaines prioritaires retenus en 2006 - emploi, connaissance et innovation, environnement entrepreneurial, énergie et changements climatiques - restent de mise. Dans ses grandes lignes, le nouveau cycle doit veiller à la stabilité nécessaire pour consolider les résultats. Parallèlement, grâce aux ajustements et perfectionnements qui lui sont apportés, la Stratégie de Lisbonne revue devrait réaliser pleinement son potentiel.

Tout en profitant de la dynamique inhérente aux progrès d'ores et déjà atteints, nous devons faire de l'accélération des réformes notre priorité pour mettre en puissance nos économies. L'UE a des responsabilités mondiales et doit mieux se préparer face à la mondialisation. Elle doit avoir une attitude stratégique, cohérente et déterminée, à l'échelle mondiale.

Nous devons maintenir notre ferme engagement au niveau national, notamment quant à la mise en oeuvre de mesures tablant sur les problèmes qui sont liés aux changements démographiques, à la qualité des finances publiques et leur durabilité sur le long terme, au marché du travail, à l'emploi, à la cohésion sociale, au marché intérieur, à la compétitivité, à la recherche et à l'innovation, à l'énergie et aux changements climatiques, à l'éducation et à la formation.

En outre, le programme communautaire de Lisbonne tient un rôle important dans le nouveau cycle, en assurant d'un mode plus efficace l'indispensable cohérence des réformes. De même, le Parlement européen et le Conseil devront s'en approprier davantage et l'échange de bonnes pratiques entre les Etats membres devra aller plus loin.

Dans le contexte de la mondialisation, le phénomène des migrations joue un rôle fondamental, il contribue à augmenter le potentiel de croissance et à faciliter certains ajustements. D'après un rapport récent qui a été soumis au Conseil cette semaine, l'analyse des effets de cette réalité par rapport à la mobilité du facteur travail met en évidence que la croissance démographique de l'Union Européenne est de plus en plus tributaire des flux migratoires et que leur contribution est décisive pour renforcer la flexibilité nécessaire, pour faire face aux chocs et pour compenser la faible mobilité intra-régionale.

Dans ce contexte mondialisé, la dimension extérieure de la Stratégie de Lisbonne devra être renforcée et approfondie, en faisant rayonner au-delà de ses frontières les objectifs politiques et économiques de l'UE, au même titre que ses normes sociales et environnementales.

Vous vous en souvenez certainement, ceci correspond au volet abordé par les chefs d'Etat et de gouvernement lors de la réunion informelle, l'instabilité des marchés financiers et les changements climatiques y ayant été tout particulièrement développés.

Un débat politique intéressant et stimulant qui a renforcé notre confiance en l'avenir. Un débat au cours duquel nous avons aussi compté sur la participation de cette assemblée-ci.

Tel que l'a déjà signifié le Premier ministre José Sócrates devant ce Parlement, l'Europe a les moyens et le devoir d'assumer le leadership du processus de la mondialisation, en saisissant les nouvelles opportunités créées, y compris dans le domaine des idées et de l'échange des cultures. En renforçant les relations entre les peuples et l'interdépendance entre les nations, l'UE contribue de façon décisive à la paix et à la stabilité mondiale.

L'Europe dispose de conditions politiques et institutionnelles pour relever les défis de la mondialisation, soient-ils d'ordre économique, social ou environnemental, et pour en influencer le déroulement. Nous avons besoin d'une coopération stratégique plus forte avec nos partenaires, afin d'élaborer un nouvel agenda mondial capable de combiner l'ouverture réciproque des marchés, le relèvement des normes environnementales, sociales, financières et de la propriété intellectuelle, et de soutenir la capacité institutionnelle des pays en développement.

Tel que l'annoncé le Premier ministre José Sócrates à l'issue de la réunion informelle de Lisbonne, une déclaration de l'UE sur la mondialisation sera adoptée lors du Sommet européen des 13 et 14 décembre prochains. Il serait bon qu'elle lance un signal clair aux citoyens et au monde, en leur signifiant la détermination et l'engagement des dirigeants européens face à cette volonté de dynamiser les capacités de l'Union européenne, d'influer sur l'agenda de la mondialisation et de trouver les réponses nécessaires.

Les défis qui se trouvent devant nous sont à la fois difficiles et stimulants.

La présidence est bien décidée à relever ces défis. Nous comptons, du reste comme toujours, sur l'appui du Parlement européen pour promouvoir et développer une action de l'UE et de ses Etats membres. Une action concertée au niveau global, qui permette à l'Europe d'assumer ses responsabilités dans le contexte mondial et de remporter ces défis du futur.

Nous avons parfois tendance à perdre de vue ce que l'Europe signifie pour tant de personnes dans ce monde globalisé. Les images d'immigrants évanouis sur nos grèves nous rappellent à une cruelle réalité - combien nous sommes privilégiés ici en Europe. L'Europe s'est érigée en un bastion d'espérance, l'espoir quant à la possibilité de construire un modèle qui fasse la synthèse entre liberté, croissance économique, justice sociale et préservation de l'environnement, en s'étayant sur une logique de partenariat, de coopération et de responsabilité partagée. Mais il n'en va pas que notre succès à nous, en tant qu'Européens. Souvenez-vous de la devise de notre présidence : «Une Union plus forte pour un monde meilleur». Car nous sommes sincèrement convaincus que l'Europe a un rôle crucial à jouer dans la construction d'un monde plus équitable et équilibré.»

UE

Tuesday, November 13, 2007

***Avant-première :1ère Réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur les migrations-18 et 19 novembre‏***

***La première réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur les migrations se déroulera dans le cadre de la présidence portugaise du Conseil de l'UE les 18 et 19 novembre prochains à Albufeira, en Algarve (Sud du Portugal). La réunion ministérielle abordera la thématique des migrations dans une perspective euro-méditerranéenne, en particulier les volets migrations et développement (envois de fonds et microcrédit), immigration régulière (opportunités) et immigration irrégulière. Le choix de cette région méridionale du Portugal pour la tenue de cette rencontre montre, d'emblée, à quel point la présidence portugaise mise sur le dialogue et la coopération entre nos pays. Historiquement parlant, l'Algarve a toujours été un espace de cohabitation, de confluence et de croisement entre les cultures européenne et méditerranéenne. Nous sommes convaincus que ce lieu, carrefour des cultures, permettra aux délégations de s'accorder sur un ensemble considérable d'actions pour concrétiser des mesures fermes et concertées dans le domaine des migrations. De telles mesures auront un impact sur la vie des citoyens et sur le développement des relations de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée.

UE

Avant-première :1ère Réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur les migrations-18 et 19 novembre‏***

***La première réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur les migrations se déroulera dans le cadre de la présidence portugaise du Conseil de l'UE les 18 et 19 novembre prochains à Albufeira, en Algarve (Sud du Portugal). La réunion ministérielle abordera la thématique des migrations dans une perspective euro-méditerranéenne, en particulier les volets migrations et développement (envois de fonds et microcrédit), immigration régulière (opportunités) et immigration irrégulière. Le choix de cette région méridionale du Portugal pour la tenue de cette rencontre montre, d'emblée, à quel point la présidence portugaise mise sur le dialogue et la coopération entre nos pays. Historiquement parlant, l'Algarve a toujours été un espace de cohabitation, de confluence et de croisement entre les cultures européenne et méditerranéenne. Nous sommes convaincus que ce lieu, carrefour des cultures, permettra aux délégations de s'accorder sur un ensemble considérable d'actions pour concrétiser des mesures fermes et concertées dans le domaine des migrations. De telles mesures auront un impact sur la vie des citoyens et sur le développement des relations de partenariat entre les deux rives de la Méditerranée.

Monday, November 12, 2007

***Conférence : "Innovation pharmaceutique - Une nouvelle stratégie de R&D pour l'UE"‏***

***Conférence : "Innovation pharmaceutique - Une nouvelle stratégie de R&D pour l'UE" - les 19 et 20 novembre

A l'initiative de l'IFARMED - Instituto Nacional da Farmácia et do Medicamento, la conférence qui se tiendra à Viseu (hôtel Montebelo), les 19 et 20 novembre 2007, débattra de la nécessité d'une nouvelle stratégie de recherche et développement (R&D) pour l'UE et des exemples actuels d'innovation dans la filière pharmaceutique. Le panorama actuel de R&D et de l'innovation au sein de l'UE demande une attention particulière, mais aussi un effort de la part des gouvernements, des institutions internationales, des centres de recherche, des praticiens, des malades, des organismes de financement, afin de consolider le rôle de l'Europe dans ce secteur mondialisé. A la lumière des récents aménagements du modèle de R&D au plan mondial, il serait utile d'examiner les objectifs de santé publique et ceux de l'industrie, qui continuent à ne pas coïncider. Avec les nouvelles technologies, la R&D a acquis une nouvelle portée. La biotechnologie, la nanotechnologie, la pharmacogénie, la thérapie génique ouvrent un éventail de possibilités nouvelles pouvant être développées dans le domaine des thérapies personnalisées, d'un mode plus sûr et efficace. Le nouveau modèle de R&D en appelle à l'implication des PME, des centres académiques de recherche, des entités de financements et des autorités de régulation. Il cherche à fomenter la recherche ciblée et à explorer des niches de marché. Ce modèle prévoit que les régulateurs dispensent du conseil scientifique à un stade précoce de développement, élaborent des directrices spécifiques qui donnent plus de force à l'environnement réglementaire en évitant les redondances, les gaspillages de temps et de ressources, mais envisage aussi le développement de partenariats public-privé qui sont déterminants pour créer un milieu favorable au développement de nouveaux médicaments, ainsi que pour concevoir des programmes de recherche capables de répondre aux besoins de santé public actuels. L'analyse de ces problématiques doit aussi prendre en considération le rôle des initiatives de l'UE, en l'occurrence le 7ème programme-cadre pour la recherche et le développement et le programme-cadre pour la compétitivité et l'innovation. C'est dans ce contexte et dans le cadre de la présidence portugaise du Conseil de l'UE et du Forum pharmaceutique, une initiative de la Commission européenne, que l'INFARMED s'est proposé d'organiser une conférence internationale dans le but de débattre des contraintes actuelles et des opportunités dans le secteur de recherche au niveau européen, ainsi que d'analyser les cas et les partenariats concrets au titre de l'innovation.

UE

***La France accusée à l'ONU de "légitimer le racisme"***

***Au cours d'une session de la troisième commission de l'Assemblée générale des Nations unies, Doudou Diène, le rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie, s'en est pris, mercredi 7 novembre, au président français, Nicolas Sarkozy, qu'il a accusé de s'être inscrit dans "une dynamique de légitimation du racisme". M. Diène s'exprimait sur "la recrudescence des phénomènes de racisme à travers le monde" et sur leur "banalisation politique", voire leur "légitimation démocratique".

M. Diène a sévèrement critiqué le discours prononcé à Dakar le 2 juillet par M. Sarkozy. Dans cette allocution, le président français avait dénoncé l'esclavage et les effets pervers de la colonisation tout en estimant que "le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire" et que "jamais il ne s'élance vers l'avenir".

ACCUSATIONS "INFONDÉES"

Doudou Diène, qui dépend du Conseil des droits de l'homme de Genève, a, selon le communiqué officiel, placé le discours de M. Sarkozy dans le contexte des propos du Prix Nobel de médecine James Watson sur la prétendue infériorité intellectuelle des personnes d'ascendance africaine. Ces deux éléments illustrent, selon le rapporteur sénégalais, "la recrudescence des phénomènes et des manifestations de racisme" et participent d'une "légitimation intellectuelle du racisme".

M. Diène a également dénoncé "la criminalisation et le traitement exclusivement sécuritaire des questions relatives à l'immigration". "En France, le projet de loi introduisant les tests ADN dans la procédure de traitement administratif des postulants au regroupement familial constitue aussi une illustration de cette stigmatisation de l'immigré", a-t-il ajouté.

Le représentant de la France au sein de la troisième commission a répliqué en jugeant les accusations du rapporteur "infondées et irresponsables". Le président français "a réaffirmé dans ses discours et ses actes que la lutte contre le racisme faisait partie de ses priorités", a expliqué le diplomate, qui a assuré que les tests ADN ne seraient pratiqués que "sur une base volontaire".

Doudou Diène a repris la parole pour affirmer qu'"il était essentiel que le président français, Nicolas Sarkozy, sache que le discours de Dakar a causé une blessure profonde". "Dire devant des intellectuels africains qu'ils ne sont pas entrés dans l'histoire s'inspire des écrits racistes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles", a ajouté le rapporteur.

Philippe Bolopion
Article paru dans l'édition du 10.11.07.
LE MONDE |
NEW YORK (NATIONS UNIES) CORRESPONDANT

Saturday, November 10, 2007

***L'Italie veut expulser les immigrés européens "dangereux"***


***Après l'agression mortelle dont une Italienne a été victime la semaine dernière, le gouvernement de Romano Prodi a adopté un décret facilitant l'expulsion pour des motifs de "sécurité publique" d'étrangers membres de l'UE. L'auteur présumé de ce crime est un jeune Roumain d'origine tzigane. Du coup, toute la communauté Rom d'Italie craint d'être victime de représailles. La presse européenne commente cette sévère initiative du gouvernement italien.

Allemagne - die tageszeitung
Selon Michael Braun, il règne actuellement une véritable "ambiance de pogrom" contre les Roms en Italie. "La haine se répand, attisée en premier lieu par les médias. Au cours de ces derniers mois, à chaque fois qu'un Roumain commettait un crime, l'événement prenait des allures de campagne politique. Et les politiciens, de droite notamment, emboîtaient volontiers le pas aux médias. Toutefois, à la suite de la dernière affaire de meurtre à Rome, Walter Veltroni a pris les devants en décrétant 'l'état d'urgence contre les Roumains'. Il souhaite se poser en successeur de Romano Prodi et pense donc qu'il ne peut pas se permettre un virage à droite. Mais sa stratégie ne fonctionnera pas, car une politique qui prend les craintes ambiantes au sérieux et se décide en urgence ne peut pas renforcer le sentiment de sécurité." (05.11.2007)

Roumanie - Romania Libera
Selon Mircea Kivu, "les statistiques sont déplorables : deux tiers des délinquants étrangers jugés en Italie sont roumains. Mais la presse roumaine souligne que le meurtre commis en Italie l'a été par un Rom [et non par un Roumain]. C'est une bien piètre excuse. Généralement, l'émigration est le résultat d'une mauvaise intégration dans sa société d'origine. (...) Des sommes prodigieuses ont été consacrées à l'intégration des Roms. Depuis 2001, il existe même un stratégie gouvernementale dans ce domaine. Toutefois, les résultats sont à peine visibles. En avançant l'argument selon lequel les criminels sont des Roms, nous donnons l'impression de ne comprendre le sens du terme 'nationalité' et faisons preuve d'une incroyable légèreté. Car en fin de compte, c'est toute la société roumaine qui est responsable du chaos qui règne dans la communauté rom." (05.11.2007)

Italie - La Repubblica
Face à l'affaire des décrets d'expulsion contre des citoyens de l'UE jugés dangereux, le journaliste italien Renzo Guolo souligne l'importance de définir un processus permettant "de bâtir une politique supranationale et réaliste des migrations, internes et externes à l'Europe. C'est le dernier espace qui reste pour tenter de trouver le moyen de traiter le problème. Hors de cette perspective, il ne reste que la démagogie impuissante et un scénario dans lequel les banlieues des villes et les remblais des fleuves, loin des vaines querelles politiques, deviendront le terrain privilégié des bidonvilles improvisés et de multiples descentes de bulldozers." (05.11.2007)

Belgique - Le Soir
"L'Italie, et probablement à terme l'Europe, vient de passer un nouveau cap dans la relation difficile qu'entretient le national avec l'étranger", affirme Pascal Martin. "Le décret-loi autorisant les préfets à expulser des ressortissants de l'UE au casier judiciaire chargé est une décision précipitée, dangereuse parce qu'elle attise la méfiance sinon la haine envers une communauté bien précise, Roms et Roumains confondus. C'est aussi un désaveu pour tous ceux qui combattent les populistes. Qu'un gouvernement de centre-gauche donne raison à ces derniers à l'occasion d'un faits divers crapuleux est pitoyable. Rome n'est pas la seule à blâmer. La concentration de tous les maux de la misère aux portes de la capitale est une conséquence logique de l'entrée de la Roumanie dans l'UE le 1er janvier dernier. Pauvreté, criminalité, corruption n'ont pu être éradiqués pour le jour J." (05.11.2007)

Eurotopics
5. novembre 2007

Friday, November 9, 2007

***Conférence «Vers l'action collective européenne?»***


*** Le secrétaire d'Etat au Commerce, aux Services et à la Défense des consommateurs participe les 9 et 10 novembre à la conférence sur l'action collective au plan européen. L'initiative se tient au «Pavilhão Atlântico», à Lisbonne, et compte encore sur la participation des commissaires européennes à la Concurrence, Neelie Kroes, et aux Consommateurs, Meglena Kuneva.

La présidence portugaise de l'Union européenne, avec l'appui de la Commission européenne, entend discuter de la nécessité d'un instrument communautaire pouvant régir cette matière, ainsi que de ses tenants et aboutissants. L'importance dont ce revêt le thème est liée au fait qu'il permet d'introduire plus facilement une plainte passible de réparation, en donnant aux consommateurs les moyens d'agir. Ainsi, grâce à l'action collective, un groupe de consommateurs peut se joindre pour faire valoir ses droits.

En exerçant l'action collective, les consommateurs deviennent partie prenante de la régulation de la concurrence et du marché, puisque les entreprises devront non seulement être en garde par rapport à leurs concurrents mais encore veiller davantage aux consommateurs.

Les 3 panels de la conférence - économique, juridique et politique - donneront la mesure des contours inhérents à cette discussion. Un thème qui est actuellement au coeur de la politique européenne des consommateurs, tant et si bien que le vif intérêt à l'égard de cette conférence a dépassé toutes les attentes. Plus de 200 participants venus de toute l'Europe sont attendus.

UE

Tuesday, November 6, 2007

***Le modèle nordique : Et si les perdants devenaient des gagnants ?***


***Le nord de l'Europe fait bien des envieux dans le reste du continent. Le dénommé modèle nordique s'est imposé en dépit des crises pour devenir un emblème de succès. Jochen Hille lève le secret de cette réussite.

Ceux que l'on donne pour morts vivent plus longtemps. Au début des années 90, le modèle nordique semblait à bout de souffle. La Finlande, le Danemark et la Suède souffraient de crises économiques avec un fort taux de chômage et une dette publique élevée. Seule la Norvège, forte de son pétrole, était restée épargnée par la crise de l'Etat providence.

Aujourd'hui, les chiffres économiques des pays du nord de l'Europe sont exemplaires. Croissance élevée, chômage bas et quota d'emploi à la hausse, bonnes finances publiques et très peu de pauvreté. Régulièrement, les pays du nord de l'Europe initient des statistiques comparatives au niveau international. Selon elles, dans le Nord, on vit en meilleure santé, plus longtemps, on est mieux formé, moins corrompu et la satisfaction avec le système politique est grande.

Cette convalescence miraculeusement rapide des pays du Nord n'est-elle que le fruit du hasard ou bien dissimule-t-elle un système ? Ces Etats nordiques, à savoir Finlande, Norvège, Suède, Danemark et Islande se distinguent par une construction précise de l'Etat providence. Cette construction est appelée le modèle nordique ou scandinave dans les sciences sociales. Comme la Finlande ne fait pas partie de la Scandinavie, le terme de « modèle nordique » est plus juste. Ce modèle social est considéré comme prodigue. Egalement les parts publiques élevées (Suède 53,7% ; en comparaison Allemagne 46,6 % et Etats-Unis 33,8%[1]) et les impôts sur le revenu importants avec une forte progression fiscale – le taux d'imposition le plus haut était en 2006 en Suède de 56,6%[2] - ainsi que les taux de T.V.A. élevés (env. 25%) sont typiques. Des réformes importantes ont toutefois eu lieu dans ce domaine ces dernières années. Comme dans la réforme fiscale allemande actuelle, la charge fiscale des entreprises a été réduite mais l'assiette de l'impôt élargie. Notons qu'il est difficile de frauder en Europe du Nord, en raison de registres fiscaux publics et de la faible corruption. La fraude fiscale et le travail au noir ne sont pas non plus considérés comme des pécadilles.

La différence centrale entre modèles nordique et allemand réside dans la manière dont versements et paiements sont organisés dans les systèmes de couverture sociale. Le principe de la garantie domine en Allemagne. Il repose sur la condition - devenue toujours plus fictive - que le salarié normal s'adonne un travail à temps plein fixe et bien payé tout au long de sa biographie professionnelle. Cette couverture sociale du salarié masculin par tradition et de sa famille dépend de ce système. Et le splitting conjugal fait que notamment un travail à temps partiel est rentable pour l'épouse. Celui qui perd son emploi en Allemagne est ramené à la couverture sociale de base (en général Hartz IV). Celle-ci n'est accordée que si toutes les autres sources de revenu et les biens pour assurer la subsistance ont été mis à contribution (principe de subsidiarité). Par contre, la couverture sociale dans l'Europe du Nord est financée directement par les recettes fiscales élevées. L'Etat prend beaucoup et il donne beaucoup. Ici, le droit à des prestations sociales repose en premier sur le statut de citoyen. De même, les prestations sociales sont conçues dans le nord de l'Europe comme un droit civique – pour ainsi dire pour tous les citoyens.

Ceci présente des avantages décisifs : un système simple et peu coûteux parce qu'il évite des contrôles compliqués des besoins et des biens. Il est garanti que tous les citoyens profitent de prestations sociales, et pas seulement ceux qui savent décrypter des formulaires compliqués. Comme tous les citoyens ont droit à des prestations et sont tenus de payer des impôts, le système est relativement transparent et bien accepté. Contrairement à l'Allemagne p. ex, on distingue moins entre statut professionnel ou familial. Pas de splitting conjugal mais une imposition individuelle. Y font écho les proportions très élevées d'emploi (Suède 77,3% Allemagne 72%)[3], notamment des femmes. Imposition individuelle, coût de la vie élevé, revenu par tête relativement bas et forts taux d'imposition pour chaque salarié obligent toutefois mari et femme à travailler.
Le modèle nordique repose – plus encore que l'allemand – sur le fait que le plus de personnes possibles travaillent et paient des impôts et que le moins de personnes possibles revendiquent les prestations sociales onéreuses. Que tous travaillent est donc à la fois le but et la condition du modèle nordique.

Ce modèle se caractérise en outre par un pragmatisme fondamental et la tendance à des solutions consensuelles. Dans les systèmes politiques d'Europe du Nord, il n'existe pas de fortes puissances de veto comme par ex. les laender ou le tribunal constitutionnel suprême en Allemagne. Si l'Etat, le patronat et les syndicaux puissants s'entendent sur quelque chose, cela est réalisé. Les garanties sociales publiques élevées et la confiance dans le système politique font que les changements sont acceptés sur le plan politique. La suppression de facto de la protection en matière de licenciement au Danemark n'aurait pas été tenable politiquement si n'avait pas été garanti en même temps un soutien massif, également financier, des rechercheurs d'emploi (flexicurity).

L'Etat providence et national démocratique est considéré en Europe du Nord comme le représentant légitime des intérêts des citoyens. L'Etat social a le droit d'intervenir en profondeur dans la société ; on attend de lui qu'il agisse avec prévoyance dans l'intérêt des citoyens. Il n'existe que deux catégories politiques et juridiques entrant en ligne de compte : le bon Etat national démocratique et le citoyen.
Ici se pose la question de la transférabilité du modèle nordique. Un modèle qui repose sur la confiance des citoyens dans leur Etat démocratique, pacifique, rentable et opérationnel. Comparées aux systèmes politiques centralistes d'Europe du Nord avec leurs populations homogènes sur les plans ethnique et religieux (luthéranisme), l'Allemagne et l'Europe dans son ensemble sont un « sac à puces » difficile à gérer. Pensons seulement aux multiples possibilités de veto en Allemagne, sans parler du système dynamique à plusieurs niveaux de l'UE.

Inversement, la confiance des citoyens dans le système politique et dans l'Etat providence en Europe du Nord n'est pas seulement la condition mais aussi le résultat de règles transparentes et simples qui appréhendent les prestations sociales comme un droit de tous les citoyens. La hauteur des prestations sociales de transfert ne peut être transposée ni sur l'Allemagne ni sur l'Europe sur l'arrière-plan du taux élevé de chômage. Mais des prestations sociales de transfert simples, peu coûteuses, compréhensibles et (dans un premier temps) basses – qui reposent sur le statut de citoyen européen - génèrent une idée collective européenne et une communauté de responsabilité. Une garantie européenne devrait être la base de la confiance et de la couverture sociale en Europe. Les Etats nordiques démontrent que la couverture sociale et le succès économique ne sont pas contradictoires. Un sentiment de sécurité doit plutôt précéder la disposition au changement.

de Jochen Hille

[1] Information on national rate acc. EU Commission acc. SWP-Aktuell 47:5.

[2] Figure based on Eurostat acc. www.jjahnke.net (Download 12.10.07).

[3] Acc. Eurostat 15.9.04


Eurotopics
31.10.2007

*Le modèle nordique : une option pour l'Europe entière ?
Photo: Photocase

Saturday, November 3, 2007

***Le pétrole en hausse inquiète l'Europe ***

***Au cours du mois d'octobre, le prix du pétrole a augmenté de 13 dollars et la barre des 100 dollars le baril n'est plus très loin. A New York, les 96 dollars ont été atteints en cours de séance jeudi 1er novembre. Cette hausse, qui devrait se poursuivre, est-elle à craindre ?

Le Temps (Suisse)
Pour Pierre Veya, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est "prise au piège du pétrole cher". "Cette tendance à la hausse inquiète les consommateurs et plus encore les producteurs, en particulier les membres du cartel de l'OPEP. Car à plus de 70 dollars le baril, si le cash coule à flot, les mesures pour économiser l'énergie deviennent une affaire très rentable et les prix élevés encouragent les combustibles de substitution comme les biocarburants ou l'extraction des pétroles non conventionnels. A la mi-novembre, l'OPEP va se réunir et décidera sans doute d'ouvrir les vannes de la production pour détendre la situation et briser les reins des spéculateurs. Mais la réussite de cette stratégie classique n'est pas garantie. (...) Si l'OPEP échoue, l'extraction des sables bitumineux de l'Alberta (Canada) ou les pétroles lourds du Venezuela vont devenir une menace redoutable pour les producteurs du cartel."

manager magazin (Allemagne)
"Le monde ne devrait pas se plaindre autant des prix élevés du pétrole," affirme Henrik Müller. "Sans cette industrie pétrolière florissante, la conjoncture mondiale se serait effondrée depuis longtemps, et l'inquiétante crise des crédits aurait fait beaucoup plus de dégâts sur les marchés de capitaux. Oui, nous avons toutes les raisons de nous féliciter de la hausse des prix du pétrole. Pourquoi ? Parce que le scénario économique actuel repose sur le recyclage du pétrodollar. C'est le point de rupture de l'économie mondiale. Du fait de la mondialisation, la hausse des prix du pétrole n'a pas tellement stimulé l'inflation jusqu'à présent, c'est pourquoi les banques centrales n'ont plus de raison de mettre un coup de frein et d'étouffer la croissance. Les pays arabes, les Russes et autres exportateurs de matières premières investissent leurs gigantesques recettes en Occident."

Libération (France)
Didier Pourquery craint que la hausse des prix du pétrole ronge le moral des ménages français. "Essence, produits laitiers, pain... Tout augmente, n'est-ce pas ? Mais non, le gouvernement vous l'assure : l'inflation est maîtrisée à 1,5 % sur un an. Pourtant les Français sont inquiets pour leur pouvoir d'achat. (...) Leur degré de satisfaction quant à leur niveau de vie est quasiment 10 points au-dessous de la moyenne des Européens [selon une récente étude]. (...) A l'approche de l'hiver, quand il faut remplir sa cuve de mazout, les ménages constatent que leur note a gonflé. Inflation perçue peut-être, mais eux la mesurent très bien. Même chose si leur baguette est plus chère... ou leur camembert. Ces exemples sont-ils anecdotiques ? Pas sûr. Il faut se méfier de certains prix psychologiques ou symboliques. Lorsque les factures d'eau, de fioul, de super ou de cantine dérapent, on n'est plus dans l'anecdote, on est dans la vie quotidienne."

Eurotopics