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Wednesday, November 28, 2007

*La Chine et l'UE dialoguent à Pékin...*


***Des dissensions font jour au sein de l'UE sur la position à adopter face à la Chine. Les sujets de tension se multiplient également entre Pékin et le bloc européen, notamment sur la question du faible cours de la devise yuan ou celle des droits de l'Homme. Ce contexte pèsera sur le sommet Chine-UE qui se tient à Pékin ce mercredi 28 novembre.

France - International Herald Tribune
"La 'lune de miel' entre l'Europe et la Chine est terminée", estime David Shambaugh, directeur du centre d'études chinoises à l'Université George Washington. "L'arrivée de nouveaux dirigeants au Royaume-Uni, en France et en Allemagne a également contribué à ce changement d'humeur. Les flagorneurs Tony Blair, Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont cédé la place à Gordon Brown, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, plus sceptiques à l'égard de la Chine. (…) Ces changements laissent les observateurs chinois perplexes. Habitués à voir l'Union européenne dans le rôle du soupirant faisant sa cour, ils ont du mal à expliquer le revirement européen. (…) Le sommet du 28 novembre entre la Chine et l'Union européenne risque donc de se dérouler dans une atmosphère tendue. Les deux parties tenteront certainement de faire bonne figure, mais il faut s'attendre à ce que l'acrimonie persiste, chacune des parties essayant tant bien que mal de faire face à des relations de plus en plus compliquées."
(27.11.2007)

Suisse - Neue Zürcher Zeitung
"Comme de nombreux industriels, les représentants de l'UE espèrent que l'Empire du Milieu se montrera bientôt plus tolérant envers les revendications étrangères, et que les dirigeants chinois réaliseront qu'ils peuvent ainsi mieux servir leurs propres intérêts", écrit Peter A. Fischer à l'occasion du sommet UE-Chine. "Le président chinois Hu Jintao a annoncé à plusieurs reprises qu'il souhaitait agir en faveur d'une croissance économique plus durable et plus écologique. A cette fin, non seulement la Chine a besoin de faire davantage appel à la technologie occidentale, mais elle doit s'intégrer le plus en douceur possible sur le marché mondial, améliorer la sécurité juridique et limiter au maximum les subventions accordées au secteur énergétique national. Toutefois, l'UE devra d'abord démontrer comment elle entend manier la carotte et le bâton avec une Chine de plus en plus sûre et fière d'elle-même."
(28.11.2007)

Espagne - El País
"Nicolas Sarkozy continue d'ajouter des lignes à son curriculum vitae de brillant négociateur", explique le quotidien après la visite réalisée cette semaine par le président français en Chine. A cette occasion, plusieurs contrats record ont été signés par les industries nucléaires et aéronautiques françaises. "Il n'y a pas de mystère derrière de si fabuleux contrats. Sarkozy s'est fortement impliqué dans les négociations, les objectifs économiques étaient clairs et la diplomatie française a réagi, comme toujours, avec un discret pragmatisme par rapport aux exigences fixées par les autorités chinoises. Les autres gouvernements européens ne peuvent pas en dire autant."
(27.11.2007)

Allemagne - die tageszeitung
Selon Georg Blume, correspondant du quotidien en Chine, l'Occident commet "une grave erreur" en exigeant une réévaluation du yuan auprès du gouvernement chinois. "C'est pourtant l'erreur commise ces derniers jours par le président Nicolas Sarkozy et le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, en visite à Pékin. Ils suivent le raisonnement erroné de nombreux membres du gouvernement américain : les exportations chinoises nuisent à notre économie. Ainsi, pour des considérations populistes, ils risquent d'enrayer le moteur de la croissance économique mondiale. Depuis dix ans, les exportations à bas prix de la Chine ont contribué pour l'essentiel à la déflation et à la stabilisation économique en Occident. (...) Seul l'énorme marché intérieur chinois peut équilibrer durablement les flux commerciaux. Pour que cela soit possible, l'Occident et la Chine doivent lutter ensemble contre le risque d'inflation qui sous-tend la crise du dollar, au lieu de se quereller à propos des cours du change et des déficits commerciaux."
(28.11.2007)

Italie - La Repubblica
"L'Europe va à Pékin tiraillée entre business et droits de l'homme" note l'éditorialiste Federico Rampini. "Une armada de chefs d'entreprises européens envahit Pékin en désordre mais animée d'intentions belliqueuses. Objectif numéro un : endiguer les déficits commerciaux avec la Chine qui croissent au rythme de 17 millions d'euros par heure et exacerbe l'impatience des entreprises européennes. (…). Ce déséquilibre est accentué par la sous-évaluation de la monnaie chinoise. C'est pour débattre du sujet qu'à quelques heures d'intervalle ont débarqué à Pékin, Nicolas Sarkozy, une troïka européenne inédite, (Jean-Claude Trichet, Jean-Claude Juncker et Joaquin Almunia) et le commissaire européen au Commerce extérieur, Peter Mendelson. Seule la visite de Nicolas Sarkozy avait un contenu politique. Mais en rencontrant le chef de l'Etat chinois, le président français a fait une déclaration sur les Droits de l'homme que l'on ne peut pas qualifier d'explosive."
(28.11.2007)

Eurotopics

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