*HUB «DIGITAL DIPLOMACY» «DIPLOMATIE NUMERIQUE»* BY MORGANE BRAVO

Thursday, February 28, 2008

***L'enquête fiscale allemande prend un tour européen***

***La traque à la fraude fiscale lancée par les autorités allemandes voilà dix jours donne ses premiers fruits. La justice allemande a révélé le 26 février que 27,8 millions d'euros ont déjà été récupérés auprès de fraudeurs qui disposaient de comptes à l'étranger, notamment au Liechtenstein. Elle a également fourni de précieuses informations à d'autres pays européens qui songent, à leur tour, à poursuivre les contrevenants.

Royaume-Uni - The Times
Le quotidien note que "le Royaume-Uni a été entraîné dans la dispute [liée au Liechenstein] après qu'il soit devenu clair que le Trésor public a aussi payé l'informateur 133 000 euros pour une liste de cent Britanniques soupçonnés d'évasion fiscale. D'autres pays, spécialement en Scandinavie, sont intéressés par la liste. (...) La première question perturbante est de déterminer s'il est éthique d'utiliser les services secrets pour espionner un voisin ami et d'acheter à un informateur des données qu'il a volées à ses employeurs. Cette rémunération est, pour le moins, de mauvais goût. (...) Il faut faire la lumière sur le rôle et la légitimité des paradis fiscaux. Comment ces pays qui dépendent des services financiers peuvent-ils contrôler leurs opérations pour asseoir leur légitimité ? Ce qui est clair, c'est que réprimander les plus petits Etats d'Europe est contre-productif. Il serait préférable de les persuader que l'interdépendance est une voie à double-sens, et que le changement est la meilleure garantie de bonnes relations avec leurs plus grands voisins." (26.02.2008)

Espagne - El Mundo
"L'administration fiscale a en ligne de mire plusieurs fraudeurs espagnols qui ont placé de grandes quantités d'argent au Liechtenstein", explique le quotidien. "Ces enquêtes ont pu être ouvertes grâce aux informations transmises par l'Allemagne. (...) [L'administration] doit désormais décider s'il convient ou non de lancer des poursuites. La législation espagnole empêche d'agir contre d'éventuels fraudeurs si les preuves ont été obtenues de manière irrégulière. Et le paiement d'un informateur [l'Allemagne aurait versé 5 millions d'euros] pourrait être un acte illégal. Cependant, l'administration n'a pas abattu toutes ses cartes. Elle n'a pas donné le nombre d'Espagnols concernés, ni leurs noms ou les montants. Elle devrait en tout cas agir avec la même rapidité et la même transparence que l'Allemagne pour faire en sorte que ceux qui ne respectent pas la loi en paient les conséquences." (27.02.2008)

Danemark - Dagbladet Information
Kristian Jensen, ministre danois du Trésor, hésite à demander à l'Allemagne les informations que le BND [les services secrets allemands] a achetées au Liechtenstein pour les utiliser contre d'éventuels contribuables fraudeurs danois. Selon le ministre, les documents ont été volés. Bent Winther suppose que Kristian Jensen ne prendrait pas autant soin de son image s'il s'agissait du détournement des aides sociales ou des allocations familiales. "Au lieu de craindre de faire la leçon aux personnes aisées et de s'interroger sur ces informations, le gouvernement devrait s'allier à l'Allemagne et agir contre les pays qui profitent des fraudes fiscales : la Suisse, Monaco, l'île de Man, le Luxembourg et le Liechtenstein. Pendant des dizaines d'années, l'UE a tenté, sans vraiment y parvenir, de mettre ces pays sous pression afin qu'ils lèvent leur secret bancaire, qui permet à leurs banques de recevoir des sommes énormes, issues d'activités illégales ou qui n'ont jamais été soumises à l'impôt." (27.02.2008)

Suisse - 24 heures
Serge Gumy explique que la Suisse est indirectement visée par les attaques de l'Allemagne contre le Liechtenstein. "Convaincu que l'orage éclatera tôt ou tard sur nos têtes, le futur président du Parti socialiste suisse Christian Levrat estime que notre pays n'échappera aux pressions de l'UE que s'il se résout à poursuivre enfin l'évasion fiscale dont profitent largement ses banques. Ce qui, dans les faits, reviendrait à achever le secret bancaire. Avec ses propositions, Christian Levrat attaque de l'intérieur le blindage du coffre-fort helvétique; il y perce même une porte de derrière par laquelle Bruxelles pourrait s'engouffrer. (...) Les entorses au mythe se multiplient, par exemple au nom de la lutte contre le terrorisme. La fin du secret bancaire n'est donc qu'une question de temps. La Suisse ferait donc bien de se plier au vent qui se déchaîne, sous peine, sinon, de rompre." (27.02.2008)

Eurotopics
27.02.2008

Tuesday, February 26, 2008

*La décharge accordée à la Commission européenne et aux directeurs de 22 agences spécialisées de l'UE pour l'exercice budgétaire 2006*

***Andrej Bajuk: « Malgré les progrès réalisés, il faut poursuivre les efforts visant à l'adoption de la déclaration d’assurance sans réserves dans tous les domaines budgétaires »

Le ministre des finances slovène et président du Conseil des Affaires économiques et financières (ECOFIN) a présenté aujourd'hui, lors de la session de la Commission du contrôle budgétaire du Parlement européen à Bruxelles, les recommandations de l'ECOFIN du 12 février 2008 concernant la décharge accordée à la Commission européenne et aux directeurs de 22 agences spécialisées de l'UE pour l'exercice budgétaire 2006.

En introduction, Andrej Bajuk a insisté pour dire qu' «une nette amélioration avait été constatée en 2006, bien que l'ECOFIN ait regretté que la Cour des comptes, en dépit des efforts déployés par la Commission et leurs partenaires au sein du Conseil, n'ait pas été en mesure de faire une déclaration d'assurance sans réserves concernant l'exécution du budget communautaire, au regard de la légalité et de la régularité des transactions. Hormis cela, il est fondé de reconnaître certains éléments positifs et les améliorations réalisées. »M. Bajuk a également souligné l'opinion favorable de la Cour des comptes sur la fiabilité des comptes financiers annuels de l'UE qui ne contenaient que quelques irrégularités mineures.

Tout d'abord, Andrej Bajuk s'est concentré sur les aspects positifs suivants: l'efficacité des systèmes comptables sur la base des comptabilités d'exercices introduites par la Commission en 2005, l'efficacité attestée du système intégré de gestion et de contrôle qu'utilisent la plupart des États membres et grâce auquel le taux d'erreur général relatif aux dépenses de la politique agricole commune a été considérablement réduit, quant aux dépenses relatives aux activités de politique extérieure, la Cour des comptes n'a constaté qu'un risque limité lié aux opérations réalisées par les délégations de la Commission, l'adoption par la Commission de mesures énergiques afin d'améliorer la gestion du budget.Cependant, l'ECOFIN a exprimé son inquiétude quant à la situation concernant la légalité et la régularité des opérations dans le domaine du développement rural et des politiques structurelles, certaines erreurs se répétant d'une année sur l'autre. Andrej Bajuk a souligné que, pour cette même raison, dans sa recommandation, l'ECOFIN a lancé un appel énergique à tous les participants afin qu'ils approuvent la décharge, tout en exigeant qu'ils poursuivent, tous, leurs efforts visant à adopter la déclaration d'assurance sans réserves pour tous les domaines budgétaires.Par la suite, Andrej Bajuk a mis en relief les priorités de l'ECOFIN relatives à l'amélioration du contrôle et des ressources financières dans le cadre de la gestion partagée entre les États membres et la Commission.

Conformément au Traité sur l'Union européenne, la Commission est l'autorité d'exécution du budget en coopération avec les États membres, ceci devant garantir une bonne gestion financière. Pour cette raison, dans sa recommandation concernant la décharge accordée à la Commission, l'ECOFIN a lancé un appel aux États membres afin qu'ils réalisent, lors de la prise en considération des résultats des audits, une analyse détaillée de toutes les données qui les concernent et qu'ils répondent en temps opportun aux conclusions intermédiaires, afin qu'ils poursuivent leurs activités dans le domaine des politiques structurelles et qu'ils mettent en place des systèmes intégrés de gestion et de contrôle de manière conséquente dans le domaine de l'agriculture.Andrej Bajuk a conclu sa présentation en rappelant le message que les ministres des finances avaient formulé lors de la session de l'ECOFIN du 12 février: « Tous les États membres feront de leur mieux afin d'améliorer la situation et ils souhaitent tous présenter aux citoyens européens la vision d'une Union européenne responsable et bien gérée. Je suis convaincu que le Parlement européen partage les mêmes aspirations. »

UE

Thursday, February 21, 2008

***Facebook : la nouvelle face du recrutement***


***Quatre entreprises proposent à leurs collaborateurs inscrits sur le réseau social Facebook de mettre en place sur leur profil une application donnant accès aux offres d'emploi qu'elles proposent. Une nouvelle forme de cooptation.

« Work with me », tel est le nom d’une nouvelle application qui affiche sans fard son objectif : favoriser la cooptation. Créée par TPMNEO, elle fait entrer la dimension du recrutement au sein du réseau social Facebook.
Quatre entreprises ont souscrit à l’abonnement d’un an (16 000 euros) pour la mise en place de cette application : Areva, Computer Sciences Corporation, L’Oréal et Unilog Groupe LogicaCMG.

Une cooptation toujours à jour

Le principe : le salarié d’une de ces entreprises peut télécharger sur sa page profil l’application en ciblant une catégorie d’offres d’emploi proposées. Celle-ci sont récupérées automatiquement depuis le site de l’entreprise en question. Les connaissances du salariés peuvent ainsi les consulter et avoir accès à d’autres postes à pourvoir s’ils le désirent. Un process de cooptation automatique qui est réalimentée régulièrement par le site même de l’entreprise.
Au bout du compte, si 100 salariés d’une entreprise jouent le jeu et qu’ils fédèrent entre 50 et 100 contact, l’impact de cette communication RH n’est pas négligeable.

A l’affût des tendances internet

TPMNEO n’en est pas à son coup d’essai. Cette agence RH spécialisée sur le web avait déjà organisé des recrutements sur Second Life pour le compte d’entreprises. « Nous sommes à l’écoute de tout ce qui se passe sur le web pour comprendre avant tout le monde quelles sont les possibilités qui émergent en terme de recrutement, explique Thomas Delorme, responsable stratégie interactive. En ce qui concerne Facebook, il nous est apparu évident qu’à partir du moment où des individus créent un profil sur ce type de réseau, ils sont susceptibles de promouvoir des opportunités de recrutements auprès de leurs connaissances. D’autant que cette possibilité est basée sur le volontariat et qu’ils ne l’utiliseront que s’ils ont envie de valoriser leur entreprise. »
Encore faut-il que les employeurs souscrivent à l’abonnement. TMPNEO espère bien évidemment qu’ils seront nombreux à suivre l’exemple des quatre précurseurs de la cooptation sur Facebook.

Pascale Colisson

APEC
publié le : 20/02/2008

Wednesday, February 20, 2008

***"Compétitivité" : UE***


***"Compétitivité" Vizjak: « L’accord sur le paquet législatif relatif à la commercialisation des produits représente une garantie de sécurité à l’égard des produits de consommation et un haut niveau de protection des consommateurs.

" M. Andrej Vizjak, le ministre slovène de l'économie, a participé aujourd'hui à la discussion sur le paquet législatif sur la commercialisation des produits, lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg.

La semaine passée, le Coreper est arrivé à un accord sur les trois documents qui constituent le paquet mentionné. Ainsi, le premier obstacle aux efforts conjoints du Conseil, du Parlement et de la Commission pour arriver à un accord en première lecture, a été franchi.Dans son allocution au Parlement européen, et plus tard lors de la conférence de presse, M. Vizjak a remercié "tous ceux qui ont contribué à l'harmonisation finale des deux règlements et de la décision, en particulier les présidences allemande et portugaise ».

Selon le ministre Vizjak le paquet législatif donnera une nouvelle impulsion aux échanges commerciaux en réduisant les obstacles pour les entreprises au sein de l'Union, plus particulièrement pour les PME. « Par la mise en œuvre de ces actes, la surveillance des marchés sera améliorée, ce qui assurera une plus grande sécurité des produits de consommation. Ceci est fondamental pour s'assurer de la confiance de nos citoyens à l'égard du marché intérieur de l'Union européenne », a encore déclaré M. Vizjak, en ajoutant que ce qui avait été atteint confirmait « que la Commission européenne, les 27 Etats membres et tous les groupes politiques du Parlement européen souhaitaient une amélioration durable du climat des affaires et de leur cadre de vie.

»Selon le ministre Vizjak, travailler sur un dossier si complexe au tout début de la présidence, a représenté pour la Slovénie un défi majeur. « Pour cela, nous sommes très fiers d'avoir réussi, avec le Parlement, la Commission et les deux présidences précédentes à obtenir des résultats décisifs dans un domaine d'importance cruciale pour le futur développement de notre économie et la sécurité des citoyens de l'Union européenne », a-t-il ajouté.Le Parlement européen votera le paquet législatif sur la commercialisation des produits jeudi 21 février.

UE

Wednesday, February 13, 2008

*La Bulgarie : Un rapprochement à distance*




***Le bilan de la première année de la Bulgarie dans l'UE est mitigé. Si des déficits persistent dans la lutte contre la corruption, dans l'instauration d'un État de droit et dans le domaine des droits de l'homme, la société, elle, s'est mise en mouvement.

Malgré un certain nombre de réserves, la Bulgarie est devenue membre de l'UE le 1er janvier 2007, en même temps que la Roumanie. L'économie du pays s'est bien développée depuis. On estime que la croissance a atteint six ou sept pour cent en 2007, les investissements ont représenté 400 millions d'euros et le pouvoir d'achat de la population augmente. Le budget de l'État, qui était autrefois au bord de la faillite, enregistre même un excédent.

Mais ces évolutions économiques positives ne profitent qu'à certains groupes sociaux, comme les citadins, les jeunes et les plus diplômés. Les personnes âgées et la population rurale continuent à vivre dans la pauvreté. La situation sociale catastrophique d'un grand nombre de gens explique en partie la radicalisation et la criminalisation de la société bulgare. Ainsi, plus de 10 000 femmes bulgares sont victimes chaque année de "marchands de femmes" organisés – et ce ne sont là que les chiffres officiels.

Lorsque la Bulgarie est entrée dans l'UE, elle ne remplissait pas encore les critères de Copenhague relatifs à l'Etat de droit et à la défense des droits de l'homme. Le contrat d'adhésion prévoit des clauses de sauvegarde à utiliser en dernier ressort : si les réformes n'ont pas lieu dans les domaines problématiques, les subventions risquent d'être diminuées et les jugements des tribunaux ne seront pas reconnus.

La Commission européenne a annoncé que le rapport sur l'état d'avancement de la Bulgarie qui doit être publié fin janvier 2008 serait critique. La décision de l'application des clauses de sauvegarde a néanmoins été reportée à juillet 2008.

La presse européenne a également dressé un bilan critique de l'adhésion de la Bulgarie à l'UE. Ainsi, Doris Kraus écrivait le 2 janvier 2008 dans le quotidien autrichien Die Presse : "La plupart des politiciens reconnaissent officieusement que l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie était une erreur. Les faits le prouvent. En raison de leur situation politique et économique, ces pays ne réunissaient pas les conditions nécessaires à leur entrée dans l'UE et s'ils n'avaient pas été appâtés par la perspective de l'adhésion, ils auraient encore perdu du terrain."


Pression et progrès

A l'intérieur même de la Bulgarie, on voit très bien que les plus gros progrès ont été accomplis durant les années de rapprochement de l'UE et immédiatement avant l'entrée du pays. Depuis son adhésion, il y a eu peu d'efforts concrets pour atteindre les standards européens, même si le ministre de l'Intérieur Roumen Petkov a affirmé que le nombre des meurtres sur commande avait chuté, que les groupuscules criminels étaient démantelés et que les fonctionnaires corrompus avaient été renvoyés.

La situation réelle est très différente. C'est là-dessus que la Commission européenne a attiré l'attention dans son premier rapport intermédiaire sur le développement de la Bulgarie, paru le 27 juin 2007. L'organisation Transparency International a également critiqué le fait que la Bulgarie n'avait pas fait les progrès souhaités en matière de lutte contre la corruption.

Les Bulgares éprouvent au quotidien la réalité de la criminalité. A cela s'ajoutent plusieurs scandales de corruption spectaculaires, notamment autour du ministre de l'Économie et de l'Énergie, Roumen Ovtcharov. La société bulgare n'a aucune confiance dans sa police ni dans sa justice. Il était clair, trois mois après l'adhésion à l'UE, que la transformation structurelle, qui devait même dépasser les prescriptions de l'UE, n'avait pas été enclenchée. Car la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, indispensable pour cette transformation, n'était pas dans l'intérêt des décideurs bulgares, ou alors ils n'étaient pas en mesure de l'imposer.

Les Bulgares considèrent cette évolution avec un mélange de résignation, de honte et d'espoir, analysait le politologue bulgare Vladimir Shopov le 13 juin 2007 dans le quotidien Dnevnik. Ils espéraient selon lui que les institutions européennes seraient "en mesure de mettre un peu d'ordre dans le régime politico-criminel qui semble s'être établi pour longtemps". La déception est d'autant plus grande qu'il n'y a pas encore eu de sanction.

Le Süddeutsche Zeitung était au contraire d'avis, le 28 juin 2008, que c'était une erreur de miser sur les sanctions : "La Commission doit tout faire pour maintenir la cohésion de l'Europe et ne pas la diviser. Comment les citoyens roumains et bulgares se sentiraient-ils si leurs deux pays étaient cloués au piloris, si peu de temps après leur adhésion ?"


Un passé dans les services secrets

Un autre espoir a été déçu : celui de voir la Bulgarie, entrant dans la communauté de valeurs de l'UE, engager une espèce de processus d'autoépuration. Cela a été particulièrement manifeste lors des débats concernant les documents des anciens services secrets (DS).

Lorsqu'on a découvert que certains parlementaires, membres du parti et dirigeants politiques avaient un passé d'informateur – c'est notamment le cas du président Georgi Parvanov – l'establishment politique n'a pas jugé bon de faire son autocritique. L'espionnage n'était pas considéré comme incompatible avec les valeurs européennes. La société ne s'est pratiquement pas confrontée à son histoire.

C'est ainsi que la commission chargée des documents de la DS n'a toujours pas de bâtiment à sa disposition. L'accès du public aux dossiers des anciens services secrets, prévu par la loi, n'est donc pas encore garanti. "Quelle personne normale peut s'intéresser aux documents des services secrets communistes ?" a demandé le Premier ministre bulgare Sergeï Stanichev selon le journal Mediapool du 5 septembre 2007, alors qu'on le questionnait sur le passé des candidats socialistes aux élections communales.

Le journaliste Alexander Andreïev, dans le journal Dnevnik du 1er juin 2007, a condamné cette attitude qu'il juge sans scrupule, et il y voit une tendance générale à la renaissance de l'idéologie du KGB dans les anciens pays communistes.


L'UE et les infirmières bulgares

La libération des cinq infirmières bulgares enfermées dans les prisons libyennes a davantage intéressé l'opinion publique que les dossiers de la police secrète. Du point de vue de la Bulgarie, son appartenance à l'UE a joué ici un rôle important et positif.

La Libye avait maintenu les infirmières et un médecin palestinien en captivité depuis huit ans, car elle leur reprochait d'avoir volontairement infecté une centaine d'enfants libyens en utilisant des poches de sang contaminé par le virus du sida. Les médecins bulgares ont été condamnés à mort. Mais lorsque les condamnations à mort ont été confirmées, en 2007, l'Europe a réagi avec indignation.

Le journal estonien Postimees a mis le doigt sur les relations politiques en jeu : "En sa qualité de petit pays, la Bulgarie a du mal à faire entendre sa voix, mais sa position s'est clairement renforcée depuis son adhésion à l'UE en janvier 2007. Auparavant, on ne pouvait entendre que de timides témoignages de solidarité, mais aujourd'hui c'est la crédibilité de l'ensemble de l'UE qui est en jeu."


L'achat de voix serait une "pratique européenne"

Les premières élections communales depuis l'entrée du pays dans l'UE ont été une sorte de test pour son fonctionnement démocratique. Les élections ont été marquées par un nouvel intérêt de la part des dirigeants économiques locaux. Martin Karbovski est même allé, dans le Standart bulgare du 2 octobre 2007, jusqu'à les qualifier de bookmakers de la politique. Les entrepreneurs locaux ne voulaient plus se contenter du rôle d'instigateurs politiques, selon l'analyse publiée par la politologue Roumiana Batcharova dans le Dnevnik du 10 avril 2007. Les propriétaires immobiliers, les publicitaires et les grossistes se précipitent eux-mêmes dans la politique – et leur argent avec eux.

Entre 80 et 100 millions d'euros auraient été investis par différentes personnes et groupuscules pour acheter des voix lors de ces élections communales. Tel est le résultat d'une enquête réalisée par le Center for the Study of Democracy (CSD) en décembre 2007. http://www.mediapool.bg/show/?storyid=134528 Même des hommes politiques établis, comme le leader du Mouvement pour les droits et les libertés, Ahmed Dogan, ne trouvaient rien de répréhensible dans le fait d'acheter ces voix. Dogan estime que cela fait "partie de la pratique européenne".


Nouveaux mouvements sociaux

Durant sa première année au sein de l'UE, la Bulgarie a par ailleurs connu une nouvelle vague d'engagement citoyen. La critique de la politique bulgare depuis l'effondrement du communisme a certes créé des tensions dans la société, mais elle s'est aussi traduite par une nouvelle volonté de lutter ensemble pour la justice. "Hasard ou non, le fait est que l'entrée dans l'UE coïncide avec un certain nombre d'actions de protestation citoyennes. Depuis environ trois semaines, une vague d'actions et de manifestations publiques déferle sur notre pays" constatait Liuben Obrentenov le 30 janvier 2007 dans le journal Sega.

Il en a été ainsi toute l'année : se sont succédé les manifestations de solidarité avec les infirmières emprisonnées en Libye, les protestations des distillateurs contre les normes européennes, les manifestations des protecteurs de l'environnement pour défendre les réserves naturelles des côtes de la Mer noire contre les intérêts des investisseurs. Tout cela était l'expression d'une qualité nouvelle pour la Bulgarie.

Cette vague de protestations a atteint un paroxysme avec la grève des enseignants qui a agité tout le pays à l'automne 2007. 100 000 enseignants ont manifesté pendant 42 jours pour obtenir une réforme du système éducatif et l'augmentation de leur salaire mensuel (300 euros au lieu de 150). C'est la plus grande protestation qu'ait connue la Bulgarie depuis la fin du communisme. "Par leurs revendications salariales, les enseignants montrent qu'ils veulent être respectés" commentait Georgi Gospodinov le 5 octobre 2007 dans le quotidien Dnevnik. Il expliquait que la différence entre la Bulgarie et le reste de l'UE était particulièrement sensible dans la politique éducative : "A une époque où le monde entier investit dans le savoir, l'État bulgare affiche à l'égard des enseignants une relation étrangement distanciée."

Au terme d'une année en tant que membre de l'UE, c'est surtout la perception des Bulgares qui a changé – puisqu'ils peuvent maintenant faire une comparaison immédiate avec les autres pays membres. Svetoslav Terzieff dressait ce bilan dans le journal Sega, le 17 décembre 2007 : "Pourquoi nous éloignons-nous de l'Europe alors que nous nous y intégrons de plus en plus ? Il ne peut y avoir qu'une seule explication : ce rapprochement nous permet d'établir des comparaisons et de révéler ce qui nous différencie des autres pays."

de Diljana Lambreva
Eurotopics
11.02.2008


*Le centre de Sofia
Photo: European Commission/Vassil Donev

Monday, February 4, 2008

*UE : Affaires générales et relations extérieures portant sur le volet relations extérieures*


***Le Proche Orient et le Liban, le Kenya, le Tchad et les Balkans occidentaux, lors de la session actuelle du Conseil Affaires générales et Relations extérieures, étaient les sujets les plus importants, présidée pour la première fois par le ministre des affaires étrangères de la Slovénie, dr. Dimitrij Rupel.

Comme l'a dit le Président du Conseil, M. Rupel, à la conférence de presse pendant la pause de l'après-midi, le Conseil a porté beaucoup d'attention au Proche Orient. « Nous sommes profondément concernés par les derniers événements de Gaza et sur la frontière avec l'Egypte, mais aussi par la violence croissante à Gaza et au Sud d'Israël, » a-t-il dit. L'UE condamne les attaques à la roquette et les activités terroristes. Elle reconnaît le droit à la défense d'Israël, mais elle fait appel à tous les partis en conflit pour interrompre la violence. Par ailleurs, le Conseil de l'UE attire explicitement l'attention sur les conditions humanitaires préoccupantes à Gaza, sur la carence de la nourriture, de l'eau potable et des ressources énergétiques. Le président, dr. Rupel, a aussi dit que l'UE fait appel à tous les partis en conflit pour s'employer à l'ouverture de points de passage le plus vite possible, et soutient la proposition des autorités palestiniennes, qu'elles prennent le contrôle de points de passage. De même, l'UE soutient les efforts de la Ligue Arabe et de l'Egypte pour obtenir des solutions acceptables.

Quant au Liban, le Président du Conseil de l'UE, dr. Rupel, a exprimé sa préoccupation sur le fait que le Liban n'a pas encore élu de président. Il a dit que l'UE soutient les propositions de la Ligue Arabe pour l'élection du Président, la constitution d'un gouvernement d'unité nationale et une nouvelle loi électorale.

Quant au Kenya, M. Rupel a dit que l'UE regrette le grand nombre de victimes et les sérieuses conséquences humanitaires ; elle soutient les initiatives, spécialement celles du travail du groupe de personnes éminentes dont Kofi Anan est à la tête. Il a estimé encourageante la rencontre entre Kibaki et Odinga, mais tous les partis doivent continuer le dialogue dans ce processus. « La solution doit refléter la volonté du peuple kenyan, » a souligné M. Rupel et il a averti que l'absence d'accord politique pourra influencer les relations entre l'UE et le Kenya, mais aussi l'engagement de donateurs.

Quant au Soudan, au Tchad et la République Centrafricaine, le président du Conseil de l'UE M. Rupel a dit que la crise du Darfour a touché toute la région, elle a fait des milliers de victimes et plusieurs centaines de milliers de réfugiés. L'UE a pris une décision sur le commencement de l'opération militaire qui est l'opération la plus importante dans l'histoire de l'UE. Avec cette opération, l'UE veut garantir le soutien à la stabilisation de la région. L'EUFOR va protéger les personnes déplacées et va créer des conditions pour leur déplacement et, éventuellement, leur retour à leur maison. Cette opération durera en tout cas un an, après la tâche serait relayée par l'ONU. En plus de la mission militaire, l'UE veut réanimer le processus politique. « La paix durable est possible seulement sur la base d'un accord, » a dit M. Rupel.

Par ailleurs, les ministres de l'UE ont donné leur soutien au processus politique au Soudan fondé sur un gouvernement d'unité nationale, dont ils ont été informé par Jan Eliasson, envoyé spécial de l'ONU. Les ministres étaient unanimes sur le fait que le succès du processus politique est conditionné par la cessations des violences. « Sans la sécurité, il n'y aura pas non plus de paix, » a averti M. Rupel.

Pendant la session on a aussi évoqué le Pakistan. M. Rupel a informé le Conseil de l'UE de sa rencontre avec le président Musharaf, auquel il a dit que l'UE attendait des élections libres et justes, le renforcement de l'Etat de droit et le déroulement d'élections sans risque.

Les ministres ont aussi considéré la situation en Iran et se sont laissés informer sur la rencontre récente à Berlin. Il n'ont pas adopté de résolutions formelles, mais ont accueilli positivement l'accord sur la nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

UE
28.01.2008

Saturday, February 2, 2008

*Les ministres de l'emploi et des affaires sociales : nous avons besoin de fléxicurité tout au long de nos vies*


***Les ministres de l'emploi et des affaires sociales ont consacré, lors de leur réunion informelle, une attention particulière au principe de fléxicurité appliqué aux jeunes et aux travailleurs âgés, et aux défis posés par le marché du travail pour les femmes. Les conclusions établies aujourd'hui par la Slovénie, pays assurant la présidence du Conseil de l'UE en coopération avec le Portugal et l'Allemagne, serviront de base à la poursuite des activités dans les domaines de l'emploi et de la politique sociale de l'UE.

Celles-ci sont d'autant plus importantes que nous négocions actuellement le prochain cycle de la stratégie de Lisbonne, qui sera adopté par le Conseil de l'UE au printemps.Les ministres de l'emploi et des affaires sociales des Etats membres de l'Union européenne ont convenu que chacun d'entre nous avait besoin de fléxicurité tout au long de sa vie. Ce principe est capital pour l'Europe, si elle veut relever les enjeux du 21me siècle, tels que les changements démographiques, la rapidité du progrès technologique, les fortes exigences de compétitivité et les processus de mondialisation."Il est indispensable d'assurer à tout citoyen de l'Union européenne la possibilité et l'opportunité de vivre et de travailler de manière digne et correcte. Nous devons être conscients que « l'Europe qui investit dans le capital humain est une Europe qui travaille pour son avenir ! ».", a souligné, dans son allocution, Mme Marjeta Cotman, la ministre slovène qui présidait la réunion.La flexibilité offre plus de possibilités aux groupes vulnérables que sont les femmes, les migrants, les jeunes, les travailleurs âgés et, plus particulièrement, les personnes handicapées. Il est donc nécessaire de bâtir une « Europe d'opportunités pour tous ».

Il faut assurer l'égalité entre les sexes et lutter contre les pratiques discriminatoires envers les groupes vulnérables de travailleurs. Ceci pourra être atteint en renforçant les droits fondamentaux des travailleurs, en mettant en place de politiques fortes d'inclusion sociale et des stratégies efficaces d'inclusion active. Le principe de traitement égal des femmes et des hommes doit être respecté dans tous les secteurs du marché du travail et dans la législation relative au travail et à l'emploi. Il faut, en particulier, renforcer notre engagement afin d'éliminer les écarts salariaux entre les hommes et les femmes. Les mesures pour les éliminer doivent entrer dans le cadre de la stratégie de Lisbonne.En outre, une évolution durable nécessite un investissement efficace dans le capital humain. Pour

ce faire, des systèmes d'éducation et de formation capables de réagir efficacement aux besoins du marché du travail sont nécessaires, de même qu'une formation tout au long de la vie, et l'amélioration de la formation et des compétences des travailleurs.Les ministres ont fait remarquer que la responsabilité de la mise en pratique des principes de fléxicurité revenait aux Etats membres. Par ailleurs, il convient de renforcer l'échange de bonnes pratiques et le processus de mutualisation des connaissances.

UE